email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

CANNES 2024 Quinzaine des Cinéastes

Critique : Septembre sans attendre

par 

- CANNES 2024 : Jonás Trueba livre un nouveau film romantique solide et très agréable à regarder où un couple veut célébrer sa rupture en organisant une fête de divorce

Critique : Septembre sans attendre
Vito Sanz and Itsaso Arana dans Septembre sans attendre

Une chose qu'on sait sur le réalisateur espagnol Jonás Trueba, c'est qu’on peut lui faire confiance pour faire un beau film romantique. Tout son travail, depuis son premier long-métrage, Every Song Is About Me [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
(2010), jusqu’à son dernier en date, Septembre sans attendre, présenté à la Quinzaine des Cinéastes de Cannes (au terme de laquelle il a décroché le Label Europa Cinemas – lire l'article), explore les dynamiques des relations de couple à travers un prisme naturaliste et un ton léger, même quand les choses se compliquent. Dans son nouveau film, coécrit avec ses acteurs principaux, on fait la connaissance d’un couple en train de divorcer après quinze ans ensemble : Ale (Itsaso Arana) et Alex (Vito Sanz) se connaissent par cœur et partagent encore le même lit. Dès le début, Septembre sans attendre vous invite dans leur routine affectueuse, qui doit à présent être reformulée (qui fait le café, qui travaille dans le salon, comment se répartir les cours d’anglais qu’ils donnaient avant ensemble), sans une once d’animosité entre eux.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Non que Trueba imagine le divorce comme quelque chose qui se passe toujours sans accroc ou comme une abstraction qui ne fait que porter l’intrigue. Ale et Alex, dont les noms jumeaux suggèrent qu’ils sont plus liés l’un à l’autre que le film ne laisse paraître, voient leur séparation comme une décision conjointe qui était nécessaire, mais ce qu’ils décident de faire ressemble à la pratique peu conventionnelle de la "rupture consciente", par laquelle les deux partenaires font l’effort de se séparer à l’amiable. Une particularité intervient ici, qui est aussi le ressort principal de l’intrigue : nos deux personnages organisent une grosse fête de divorce. Par sa taille et son aspect formel, elle ressemble à un mariage, mais d’une certaine manière, c’est tout le contraire. On devrait célébrer les ruptures, disent-ils, peut-être encore plus que le début d’un mariage.

Si c’est une affirmation drôle et provocante, Trueba et ses coscénaristes nous présentent des personnages vivants, auxquels on peut se rapporter, tandis qu'ils apprennent à vivre en solo tout en continuant de résider sous le même toit et d'apprécier objectivement la compagnie de l’autre. Il n’y a pas de place pour les subtilités artificielles dans ce film, un trait rare dans les comédies romantiques qui commencent par une rupture. Au contraire, le film utilise le naturalisme à son avantage en introduisant un élément métacinématographique : Ale fait un film, avec Alex dans le rôle principal. De temps en temps, les séquences jouent une seconde fois, en guise de rappel facétieux du fait qu'il y a un film dans le film, sans que cela soit jamais invasif ou galvaudé. Grâce au montage de Marta Velasco (une collaboratrice régulière de Trueba), le film peut absorber ces deux niveaux de réalité avec élégance et aise pour coller à l'éventail des tonalités du film, entre plaisanteries et rudes vérités sur la relation à l'étude. Par sa manière de trouver le bon équilibre entre douceur et arrière-goût amer, Septembre sans attendre  témoigne incontestablement du fait que Trueba se soucie vraiment de ses personnages et ne laisse jamais tomber l’amour.

Septembre sans attendre a été produit par Los Ilusos Films (Espagne), en coproduction avec la société française Les Films du Worso et ARTE France Cinéma. Les ventes internationales du film ont été confiées à Memento International.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'anglais)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy