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PULA 2024

Critique : The Wrath of God

par 

- Kristijan Milić mélange le genre film de guerre et différents éléments de thriller, pour un résultat à la fois fluide et solide

Critique : The Wrath of God
Ivo Krešić (à gauche) et Marko Cindrić dans The Wrath of God

Kristijan Milić est de retour au Festival de Pula avec un nouveau film de genre, inspiré d’un roman de Josip Mlakić qui revient sur les guerres des années 1990 en ex-Yougoslavie. Dans The Wrath of God, encore une fois, le réalisateur mélange différents genres pour former un amalgame fluide et cohérent. Le film vient de faire sa première dans le cadre de la compétition croate du festival national. En tant que film de genre avec un attrait universel, on peut imaginer que les festivals spécialisés seront intéressés par ce titre, qui devrait en outre assez bien fonctionner en salle dans cette région du monde.

Bosnie centrale, hiver 1993. Ilija (Ivo Krešić, aperçu dans le film précédent de Milić, Dead Fish [+lire aussi :
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), ancien prof de maths, s'occupe à présent de poser des mines pour les forces croates en guerre contre les Bosniens. Sa routine militaire est rompue quand il apprend que son frère Goran a été tué au combat dans un village, à quelques kilomètres derrière les lignes ennemies, sans que sa mort ait une signification stratégique pour le combat. De plus, il n’y a pas de documentation officielle sur l’action, et Goran ainsi que ses camarades ont reçu un paiement en liquide, en dollars américains, pour leur participation.

Avec l’aide de son contact dans les services d’intelligence, Zoran (Marko Cindrić, dont c’est la troisième collaboration avec Milić), Ilija se lance dans une mission personnelle pour découvrir qui a envoyé son frère et ses camarades se faire tuer, et pourquoi. Le complot qu’il découvre remonte jusqu’à Zagreb et à des accords louches entre les deux parties au conflit impliquant des officiels militaires et politiques. L’enquête d’Ilija menace de tourner à la vengeance…

La guerre, ou du moins ses répercussions, sont un sujet fondamental dans les films de Milić, mais l’approche du réalisateur est toujours différente, en termes de genre. Son premier long-métrage, The Living and the Dead (2007), fusionnait Seconde Guerre mondiale et années 1990 et mêlait les genres film de guerre, mystère, fantastique et horreur surnaturelle. Le suivant, Number 55 [+lire aussi :
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(2014), qui racontait la véritable histoire de la guerre de Croatie pour l'indépendance, était formulé comme un film d’action trépidant, tandis que Dead Fish (2017) était un récit à la Atman sur des destins humains après la guerre, dans une ville divisée. Cette fois, toujours autour du même thème, on a affaire à un thriller avec ses sous-genres, comme le film criminel et judiciaire, le film noir et le thriller à complot paranoïaque dans le style de ce qui se faisait dans les années 1970.

En tant que réalisateur, Maurice fait tous les choix calculés et intelligents qu'il faut pour que l’intrigue progresse et reste intrigante pour le spectateur sur les 110 minutes que dure le film. Le rythme est généralement modéré, ce qui donne le sentiment que le film respire, et les changements de genre sont soulignés par des changements de style. Par exemple, la palette de couleurs pour laquelle opte le chef opérateur Mirko Pivčević passe des gris et des bruns du paysage de la guerre à des tons plus bleutés qui collent bien au genre film noir urbain, et la musique d'Andrija Milić passe d'une orchestration de la vieille école agrémentée de guitare acoustique à quelque chose de plus jazzy et progressif quand l’intrigue évolue vers un genre différent.

Le même niveau de méticulosité peut être observé dans la distribution : Milić a choisi des acteurs qu’il connaissait déjà et avait déjà dirigés avant. Mettre Ivo Krešić dans un premier rôle dans un film de genre aurait pu sembler une idée risquée, mais l’acteur saisit l'occasion pour prouver qu'il est capable d'assumer ce type de mission. Il est très bien soutenu par Marko Cindrić, qui joue un Zoran solide, Slaven Knezović (également producteur du film), qui joue le bienveillant commandant d’Ilija, et Domagoj Mrkonjić, dont l'interprétation du personnage du meilleur ami d’Ilija pourrait lancer sa carrière.

En somme, The Wrath of God est un film de genre légèrement rétro mais jamais daté et très satisfaisant. Ce type de film, impeccable sans jamais trop en faire, est devenu de plus en plus rare aujourd’hui.

The Wrath of God a été coproduit par la Croatie et la Bosnie-Herzégovine à travers les sociétés Eurofilm et Oktavijan.

(Traduit de l'anglais)

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