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VENISE 2024 Venice Production Bridge

À l'occasion de Venice Production Bridge, l'animation japonaise rencontre des partenaires de production français et japonais

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- VENISE 2024 : Le Japon et l'Europe vont renforcer leurs collaborations ; le nouveau traité de coproduction entre l'Italie et le Japon est le premier accomplissement d'une longue série à venir

À l'occasion de Venice Production Bridge, l'animation japonaise rencontre des partenaires de production français et japonais
Benoît Blanchard, Olfa Sakakibara, Oussama Bouacheria, Mai Kato et Fumie Takeuchi pendant le débat

Le 1er septembre, l’Espace rencontres de l’Hôtel Hotel Excelsior a accueilli une discussion intitulée "Europe-Japon : les nouvelles pratiques de coproduction dans l’animation". Cet événement organisé par CITIA et le Venice Production Bridge (29 août-3 septembre), modéré par le responsable du MIFA et du volet industrie à Annecy, Benoît Blanchard, a réuni comme intervenants Oussama Bouacheria du Studio La Cachette, Olfa Sakakibara de TOEI Animation, Mai Kato et Fumie Takeuchi de ASMIK-ACE, Noriko Matsumoto et Yuriko Okada de Dwarf Studios, et la productrice Maria Carolina Terzi, présidente de Cartoon Italia et cofondatrice de MAD Entertainment.

Après un tour de table de présentation, la parole a été donnée à Sakakibara, qui a parlé de l’engagement récent de TOEI à confectionner des projets qui parlent au public local, souvent en utilisant des techniques d’animation traditionnelles couplées à des histoires ancrées dans le folklore local. Elle a cité en exemple la nouvelle série Le Collège Noir : complainte d'Auvergne de TOEI, coproduit avec La Cachette et ADN. "Nous voulons faire cela partout en Europe et au-delà", a-t-elle indiqué.

Bouacheria a dit que bien qu’il ait grandi avec les dessins animés Disney et les animés japonais, son équipe a toujours voulu créer des histoires originales françaises. "Par exemple, Le Collège Noir parle de la campagne française, avec tous ses monstres et ses mythologies. Il nous a fallu dix ans pour obtenir ce résultat", a-t-il ajouté.

La Cachette travaille déjà sur la deuxième saison de la série (les storyboards sont en cours d'élaboration), mais la date de livraison n’a pas encore été confirmée. Le studio a apporté 60 % du budget de la première saison, ADN et TOEI 20 % chacun. La deuxième saison aura une structure financière légèrement différente, car "ADN va prendre moins de risques et n'a dû investir 20 % du budget de la saison 1 que pour des raisons d'obligations légales en France. Ils ne sont pas du tout obligés de continuer d’investir dans la série, mais ils ont décidé de rester parce qu’ils l'adorent", a révélé Bouacheria.

Ensuite, Kato et Takeuchi sont revenus sur l’histoire de leur société de production et de distribution, qui a commencé en 1985. Autour de 2010, la société a mis davantage l'accent sur l’animation. Parmi les titres à succès qu'ils ont produits, on peut citer le récit de science-fiction  Tetsuo: The Bullet Man de Shinya Tsukamoto, le film dramatique La Ballade de l'impossible - Norwegian Wood de Tran Anh Hung, la série mystère Paranoia Agent de Satoshi Kon, Amer Béton de Michael Arias et l'opéra rock Inu-Oh de Masaaki Yuasa.

Le nouveau projet du studio, intitulé A New Dawn et coproduit par la société française MIYU Productions, est réalisé par Yoshitoshi Shinomiya et sortira en 2025. La production est en cours, et le film devrait être terminé en mars prochain. Les droits internationaux du film, y compris pour la France, sont gérés par la société ASMIK-ACE. Son budget total est de moins de 6 millions d’euros, dont 80 % apportés par les producteurs japonais et 20 % par les producteurs français.

Matsumoto et Okada (tous deux présents virtuellement) ont ensuite retracé l’histoire des Studios Dwarf,  créés en 1999. Ils ont travaillé sur beaucoup de sagas et d'IP, comme Toy Story, Hidari et Le Petit Chat curieux. Ils ont brièvement évoqué Pokémon Concierge, commandé par Netflix, et Mogu & Perol, coproduit avec France TV, APC Kids et Zephyr.

Interrogés sur les autres pays qu’ils visent pour de possibles coproductions avec l'Europe, les représentants des Studios Dwarf ont dit qu'idéalement, ils cherchent des nations avec une forte tradition de stop motion et qui feraient des partenaires fiable. Ceci pourrait inclure le Royaume-Uni, l’Irlande et l’Italie, ainsi que le Mexique et le Canada en dehors de l’Europe.

Enfin, Terzi, qui intervenait également à distance, a parlé du travail de MAD Entertainment en soulignant que le Studio Ghibli reste la plus grande référence de son équipe.

"La connexion entre l’Italie et le Japon est dans leur poésie. Les Japonais adorent l’Italie, et les Italiens sont allés voir le dernier Miyazaki en masse. Cette 'connexion poétique' a enfin abouti à un accord de coproduction entre les deux pays, le premier de notre histoire. Il est temps de trouver des films et des séries afin de partager des récits. C’est une formidable opportunité pour nous", a dit Tersi avec enthousiasme. L'accord de coproduction Italie-Japon a été ratifié il y a un mois seulement, et une délégation de professionnels italiens se rendra bientôt à Tokyo pour développer encore davantage ce nouveau partenariat.

"Aujourd’hui, produire des films d’animation en Italie est très difficile. Nous essayons de trouver de nouvelles opportunités partout dans le monde, car nous n’avons pas de plateforme locale ou de diffuseur qui investisse vraiment dans l’animation", a-t-elle conclu.

(Traduit de l'anglais)

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