PRODUCTION / FINANCEMENT Argentine / Pays-Bas / Chili / Royaume-Uni / Luxembourg / Allemagne
Lisandro Alonso se prépare à tourner La Libertad doble au début de l’année prochaine
par David Katz
- Longtemps après La Libertad, le film de 2001 qui l’a révélé, le cinéaste argentin encensé va donner une suite au film, qui suivra le même personnage à travers un monde transformé

Après Eureka [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Lisandro Alonso
fiche film], une production complexe et transcontinentale un peu sous-estimée, Lisandro Alonso revient à ses racines avec un film annoncé comme une suite directe donnée à La libertad, qui l'a fait connaître en 2001. La libertad doble, dont le tournage est prévu pour 2025, suivra de nouveau Misael, le héros du film antérieur, alors qu'il poursuit sa vie dans les bois en tant que bûcheron indépendant et apprécie sa liberté tranquille. Cette liberté relative est perturbée quand il se retrouve à devoir s’occuper de sa sœur aînée. Le sentiment qu'il avait d'avoir trouvé le sens de sa vie se met alors à s'effilocher. Le film renouera aussi avec le style exigeant et minimaliste des premiers travaux d'Alonso et examinera "la notion en constante évolution de liberté dans le monde moderne".
Le film est produit par la société du cinéaste argentin, 4L, en coproduction avec Ilse Hughan de Fortuna Films (Pays-Bas), Fernando Bascuñán de Planta (Chili) et Augusto Matte pour Deptford Film (Royaume-Uni). Le montage est assez sophistiqué. La société luxembourgeoise Les Films Fauves est également coproductrice. Le partenaire allemand The Match Factory a d'ores et déjà obtenu le soutien du World Cinema Fund, une initiative de la Fondation fédérale pour la Culture allemande et de la Berlinale. Compte tenu du climat économique instable en Argentine, les producteurs cherchent encore d'autres partenaires pour donner vie à la vision de l’auteur. Hughan, Basucñán et Matte ont expliqué pourquoi en déclarant : "Trouver les financements complémentaires nécessaires est devenu une étape cruciale pour avancer avec ce projet. Le besoin d'argent supplémentaire n’a pas que des raisons purement financières : c'est aussi une décision stratégique pour maintenir l’indépendance du film et son intégrité artistique".
La libertad, dévoilé à Cannes dans la section Un Certain Regard au début du XXIe siècle, a contribué à effacer la différence entre fiction et documentaire dans la pratique filmique, et de fait influencé toute une génération de réalisateurs, de ceux qui peuplent en particulier les sections plus expérimentales de Berlin et Locarno. Alonso a ensuite été en évolution constante, élargissant d'abord son champ d'action géographique, avec Los Muertos en 2004 et Liverpool en 2008, avant de faire de Viggo Mortensen sa muse dans le pseudo-western Jauja [+lire aussi :
critique
bande-annonce
fiche film], qui a tourné encore davantage de regards sur son travail au niveau international. Eureka, qui propose un panorama surréaliste sur la vie des indigènes, a fait une première tranquille sur la Croisette, en 2023, dans la section Cannes Premiere, mais le film n'a cessé ensuite de s'attirer de plus en plus d'admirateurs, préparant joliment le terrain pour le retour d'Alonso aux premiers temps de sa carrière.
(Traduit de l'anglais)
Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.