22/10/2024 - Déjà trois fois adapté au cinéma, Dimitri Verhulst fait ses débuts d’auteur et réalisateur avec une comédie absurde portée par le toujours remarquable Peter Van den Begin

Projeté en clôture du 51e Film Fest Gent et en avant-première mondiale avant sa sortie en Belgique demain 23 octobre avec Kinepolis Film Distribution, The Weeping Walk [+lire aussi :
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fiche film] est le premier long métrage du romancier et désormais cinéaste flamand Dimitri Verhulst, avec un casting alléchant. Verhulst est l’un des auteurs les plus renommés de la littérature belge, connu aussi bien pour ses oeuvres, dont une partie a été publiée en France, que pour ses engagements, et les adaptations dont il a fait l’objet, la plus célèbre étant La Merditude des Choses [+lire aussi :
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interview : Felix van Groeningen
fiche film], qui a contribué à faire connaître son réalisateur Felix Van Groeningen, film sélectionné à la Quinzaine des Cinéastes de Cannes en 2009 où il fit grand bruit. Le romancier a également été adapté à deux autres reprises, dans Problemski Hotel [+lire aussi :
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fiche film] de Manu Riche en 2015, et en 2018 dans Un Ange [+lire aussi :
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interview : Koen Mortier
fiche film] de Koen Mortier, qui est également le producteur de The Weeping Walk.

On suit dans The Weeping Walk une étrange procession mortuaire. Bas (Peter Van den Begin) est sur le point d’enterrer sa femme, Christine. Bientôt rejoint par une troupe bigarrée d’amis, famille et connaissances de la défunte, il découvre avec stupéfaction qu’elle a clairement stipulé dans son testament vouloir être enterrée à Wettelen. Problème : personne ne connaît ce village, sauf peut-être le conducteur du corbillard, qui ne semble lui-même plus très sûr. Pas question néanmoins de trahir les dernières volontés de la morte, alors tout ce petit monde s’embarque dans un périple au ralenti vers Wettelen, où que cela les mène.

On comprend en regardant The Weeping Walk pourquoi l’auteur s’est tourné vers le cinéma, devinant la force d’attraction de certaines images qui ne pouvaient s’épanouir que sur grand écran, et pas dans les pages d’un livre. Ce goût du plan aux accents absurdes émaille d’ailleurs tout le film, comme tte procession mortuaire qui roule au pas sur une route de campagne bien sûr, mais aussi ce fauteuil roulant perdu dans le cadre cahotant sur un chemin pavé, ce danseur dans une carrière désaffectée, ce cercueil plongé dans un trou trop profond, ou ce prêtre en bottes de pluie.

Verhulst est connu pour son humour noir et son goût de la provocation. The Weeping Walk, qui ne déroge pas à la tradition, est volontiers trivial, et ne lésine par sur les blagues scatologiques. Verhulst cultive une étrangeté qui peut sembler un peu forcée, multipliant les aphorismes et les postures transgressives, s’appliquant à désacraliser un maximum de choses : une fausse handicapée, une relation incestueuse, un prêtre en pleine empathie avec les intolérants au lactose. Frôlant avec une délectation apparente mais pas forcément toujours convaincante la surenchère, le film est défendu pas un casting intéressant, emmené par le toujours excellent Peter Van den Begin (la "star" de King of the Belgians [+lire aussi :
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interview : Jessica Woodworth, Peter B…
fiche film] et The Barefoot Emperor [+lire aussi :
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interview : Jessica Woodworth
fiche film], vu récemment dans la série Arte Des gens bien), l’impeccable Tom Vermeir (la révélation de Belgica [+lire aussi :
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interview : Artemio Benki, Sylvie Leray
interview : Felix Van Groeningen
fiche film]), ou encore la surprenante Marijke Pinoy (vue elle aussi dans Belgica et… Problemski Hotel, la boucle est bouclée).

The Weeping Walk est produit par CZAR en Belgique, et coproduit par Graniet Film aux Pays-Bas. La société allemande Atlas pilote les ventes internationales.