email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

VALENCE 2024

Critique : Mai parlarem de nosaltres

par 

- Raimon Valls présente un premier long-métrage intéressant quoiqu'irrégulier sur la complexité et les contrariétés de l'amitié pendant l'adolescence

Critique : Mai parlarem de nosaltres
Berta Galo et Paula Vicario dans Mai parlarem de nosaltres

Que signifie se séparer d’un(e) ami(e) qui vous a toujours accompagné(e), mettre de la distance dans une relation centrale dans votre vie ? Y a-t-il des choses qui n’ont jamais été dites, dans cette relation ? Des secrets ? Des mensonges ? Des intentions qui ne se sont jamais concrétisées ? Comment pardonner une chose qui vous a blessé(e) ? Comment continuer d'être ami(e)s en dépit de tout ? Pourquoi le faire ? Voici certaines des questions que pose Mai parlarem de nosaltres [+lire aussi :
interview : Raimon Valls
fiche film
]
, le premier long-métrage de Raimon Valls, qui a été projeté dans la section Informativa de la Mostra de València.

Le film, interprété par Berta Galo et Paula Vicario, ainsi que Mònica Pérez et Jordi Ríos, raconte l’histoire d'une amitié le temps d'un week-end. Deux amies adolescentes passent ensemble leur dernier week-end avant que l'une ne parte vivre en France pour y faire des études d'art. Pendant ces deux jours, une série d’événements vont mettre à l’épreuve le lien qui les unit. À travers ce moment, Mai parlarem de nosaltres traite de la complexité et des contrariétés de l’amitié, des conflits, des silences, des non-dits, des vides, des doutes, des inquiétudes et des peurs qu'elle peut abriter, ainsi que de la capacité d’aimer mais aussi de blesser (parfois sans s'en rendre compte ou sans le vouloir) et des sentiments qui habitent les ami(e)s concerné(e)s.

L'idée de raconter cette relation à travers un week-end ensemble est un point de départ intéressant, qui permet au réalisateur et scénariste du film d’approfondir ses subtilités et ses zones d'ombre et aussi, par moments, d’arriver à obtenir le ton intime et familier qu'il cherche. Il y a des séquences où il parvient à rendre compte de cette intimité et de ses tensions, des forces et des faiblesses qui existent dans tout lien amical (en particulier dans une discussion très réussie où se révèlent ces paradoxes et ces contradictions) et ainsi, arrive à générer une certaine émotion et une certaine magie. L'approche de Valls est simple et sincère, sans artifice, sans prétention, et elle permet aussi de décrire la manière dont fonctionne toute une génération, dont elle communique et noue des liens avec les autres, ainsi que les émotions (souvent contradictoires) uniques typiques de l’adolescence. Le problème réside dans le fait qu'il y a aussi, dans cette simplicité, une volonté de surexpliquer et de formuler un message qui finit par rendre le film trop explicite, évident, préfabriqué, et légèrement moralisateur. À cet égard, la musique (qui souligne les moments dramatiques ou émouvants) n'aide pas à rattraper ce défaut, car à travers elle, le film se complaît dans le sentimentalisme facile et une esthétique de vidéoclip usée et répétitive.

Malgré certains aspects intéressants, Mai parlarem de nosaltres s'avère trop irrégulier et éculé dans sa forme comme dans son fond, et son message trop évident, facile et complaisant. Sa plus grande vertu est sans doute l'empathie et la tendresse qu'il a clairement pour ses personnages, dans sa façon de les raconter sans les juger, en somme dans l'humanité et la vérité qu'il arrive tout de même à dégager à travers cette ode à la complicité unique de l'amitié adolescente au moment où celle-ci touche à sa fin.

Mai parlarem de nosaltres a été produit par Tramuntana Brava Films.

(Traduit de l'espagnol)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy