email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

SÉRIES / CRITIQUES Espagne

Critique série : Celeste

par 

- Avec la complicité de Carmen Machi et d’Elena Trapé à la mise en scène, Diego San José démontre que l’humour n’est pas incompatible avec certaines professions, et encore moins avec le reggaeton

Critique série : Celeste
Carmen Machi dans Celeste

La série Celeste [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Diego San José
fiche série
]
, présentée au Vélodrome du dernier Festival de San Sebastian et sur la plateforme espagnole Movistar Plus+ le 14 novembre, parvient tranquillement, sans faire de bruit (contrairement à d'autres séries de la saison, beaucoup plus hystériques), à faire quelque chose d’aussi magique que de conquérir le cœur, la complicité et le sourire du spectateur à chaque nouveau chapitre. Et nous parlons de six petits épisodes de 30 minutes seulement qui suffisent pour qu'on soit terrassé par le talent de son créateur, Diego San José (auquel on doit non seulement des films à succès comme Ocho apellidos vascos [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
, mais aussi des séries comme Vota Juan, Vamos Juan et Venga Juan [+lire aussi :
bande-annonce
fiche série
]
), la mise en scène d'Elena Trapé (qui a présenté une autre série au festival basque : Yo, adicto [+lire aussi :
critique
bande-annonce
fiche série
]
) et l'interprétation de Carmen Machi dans le rôle principal, où elle surpasse son propre travail dans les récents Piggy [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Carlota Pereda
fiche film
]
, La voluntaria [+lire aussi :
critique
fiche film
]
et La Mesías [+lire aussi :
critique
bande-annonce
fiche série
]
.

C'est qu'il n’est pas facile de séduire le spectateur quand on est comme Sara Santano, une fille grise, sans joie ni vitalité et presque sans amis… d'autant qu'elle incarne par son métier le cauchemar d'une bonne majorité d'Espagnols : elle est contrôleuse fiscale, et quand elle frappe à votre porte, il n'est pas de fenêtre par laquelle on puisse s'échapper.

C'est ce qui arrive à la Celeste du titre, une star de la musique latino (inspirée du cas réel de la chanteuse colombienne Shakira, qui a eu des soucis avec le Trésor public espagnol, et incarnée par l’artiste mexicaine Andrea Bayardo) qu'elle soumet à un audit parce que cela fait un an qu'elle ne paie pas ses impôts dans ce pays qui l'aime tellement. Notre héroïne austère, morose et antipathique va devoir démontrer que la célébrité a vécu ainsi, sur au moins un semestre plus un jour... et qu'elle doit payer les 20 millions d’euros correspondant à cela et aux revenus considérables générés par ses mégaconcerts, sa présence constante dans les publicités et la vente de ses produits cosmétiques.

Ainsi, Sara, qui était sur le point de prendre sa retraite, renaît de ses cendres, éperonnée par cette mission impossible et affronte sans crainte son ennemie avec une détermination de fer nourrie par ses années d’expérience à fouiller les factures des autres. Au cours de cette enquête, où elle va faire alliance avec un paparazzo (interprété avec fougue par un Manolo Solo canaille à souhait), qui va lui permettre de démontrer (ou pas, il vaut mieux que vous voyiez la série) que Celeste a vécu sur le sol espagnol assez longtemps pour payer son dû comme tout contribuable, elle va aussi découvrir non seulement des traits secrets de la diva du reggaeton, mais aussi (parallèlement à sa propre vie anodine de veuve triste, introvertie et sombre) de nouvelles manières de mener ses journées à partir de là.

Avec ses dialogues formidables (le scénario est de San José, Daniel Castro et Oriol Puig), ses situations à la fois reconnaissables et hilarantes et sa mise en scène concentrée sur les interprètes, tous excellents, cette série qui allie harmonieusement comédie et thriller démontre aussi que ni la célébrité, ni l'argent n'assurent le bonheur, que même la plus grande des divas a construit le personnage qu'on lui envie tant, son personnage consommable, et qu'il n'y a pas d'âge pour changer non seulement de coiffure, mais aussi d'attitude.

Celeste est une série originale de Movistar Plus+, en coproduction avec 100 Balas (The Mediapro Studio). Ses ventes internationales sont assurées par The Mediapro Studio Distribution.

(Traduit de l'espagnol)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy