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INDUSTRIE / MARCHÉ France

Canal+ renouvelle son soutien au cinéma français

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- Au terme de négociations tendues, le pilier du financement du 7e art hexagonal s’est engagé pour trois nouvelles années, à hauteur de 160 M€ par an en moyenne contre 220 M€ précédemment

Canal+ renouvelle son soutien au cinéma français

C’est un soulagement teinté de gravité qu’ont exprimé de nombreux producteurs français à l’annonce de la signature d’un nouvel accord liant Canal+ et le cinéma hexagonal représenté par les organisations professionnelles le BLIC, le BLOC et L’ARP. Du soulagement car depuis la fin de l’année dernière, aucun comité ne s’était réuni chez Canal +, l’indiscutable partenaire n°1 du financement des films français et par conséquent aucune décision de préachat ni de chiffrage n’avait été prise, ce qui grippait toute la chaîne de production.

Tout n’est cependant pas rose puisque le montant d’investissements prévu est nettement à la baisse. Le nouvel accord conclu pour trois ans, tacitement renouvelable, verra en effet Canal+ (qui englobe Ciné+/OCS) s’engager à hauteur de 160 M€ par an en moyenne (150 M€ en 2025, 160 M€ en 2026 et 170 M€ en 2027) contre 220 M€ les années précédentes (et un accord de cinq ans). En échange, Canal+ consolide sa position privilégiée dans la chronologie des médias puisqu’il peut diffuser les films six mois après leur sortie en salles.

Par un système de vase communicants, les organisations du cinéma espèrent compenser la baisse des investissements de Canal+ par la hausse de ceux des "streamers" à l’image de l’accord avec Disney+ annoncé le 29 janvier (lire la news - un investissement en achat et en préachat de films évalué à 115 M€ sur trois ans - contre un peu moins de 30M€ environ sur les trois années précédentes - et une avancée dans la chronologie à 9 mois après la sortie salles). Des discussions seraient également en cours avec Amazon Prime Vidéo dans l’espoir que la plateforme double son engagement annuel (de 8M€ à 16 M€) contre une avancée dans la chronologie (de 17 à 15 mois après la sortie en salles), alors que l’accord signé en 2022 avec Netflix a été prorogé d’un an afin de poursuivre les discussions (actuellement Netflix investit environ 30 M€ par an pour une fenêtre à 15 mois après la sortie salle).

Nul besoin d’être un arithméticien d’élite pour constater qu’en l’état actuel des choses, les investissements globaux des diffuseurs payants dans le cinéma français seront à la baisse. Mais d’une part, les producteurs craignaient un désengagement encore plus important de Canal+ et d’autre part ils sortent au moins d’une période sans aucune visibilité. Il faudra néanmoins se serrer un peu la ceinture. Par ailleurs, même dans l’hypothèse d’une compensation totale à terme par les streamers de la réduction de la voilure par Canal+ se pose aussi la question de la typologie de films produits puisque Canal+ investit dans l’ensemble des genres et des niveaux de budgets alors que les "streamers" ont plutôt tendance à ignorer les films d’auteurs, notamment les jeunes promesses à développer (des cinéastes qui cartonnent à leur 3e ou 4e longs comme Justine Triet avec Anatomie d’une chute [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Justine Triet
fiche film
]
par exemple). Affaire à suivre…

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