Un programme riche avec une pluralité d’approches et de formes pour Visions du Réel
par Muriel Del Don
- Avec 154 films, dont 88 en première mondiale, le festival suisse propose une sélection d’œuvres audacieuses et singulières qui représentent la diversité du cinéma du réel

Arrivé avec fierté à sa 56e édition (4-13 avril), Visions du Réel confirme sa position de deuxième plus important festival en Suisse en matière de lancement de nouveaux films. Cette année la programmation sera en effet marquée par la présence importante de premiers films : 58 dont 28 premiers longs métrages. Le festival nyonnais se veut aussi un rendez-vous international incontournable pour le cinéma du réel, vitrine prestigieuse pour des réalisateurs et des réalisatrices bien connus du festival mais aussi de nouveaux visages. Sa directrice artistique Emilie Bujès est "ravie de constater que Visions du Réel confirme à la fois son rôle de défricheur et de catalyseur de talets", avant de rajouter "nous nous réjouissons que notre sélection témoigne à nouveau de notre ouverture au monde". Les films de l’édition 2025 jouent encore une fois avec les codes de ce qu’on appelle le réel en investiguent le monde avec une pluralité de styles et de registres. Comme film d’ouverture, le festival a choisi le suisse Blame de Christian Frei, qui sera présenté en première mondiale.
Le festival accueillera cette année trois invités prestigieux : le cinéaste haïtien Raoul Peck (invité d’honneur), une invitation partagée avec la Cinémathèque suisse et l’ECAL, le réalisateur roumain Corneliu Porumbolu et la réalisatrice portugaise Cláudia Varejāo qui donneront deux attendues masterclasses. Parmi les autres invités et invitées de l’édition on retrouve le réalisateur et producteur britannique Asif Kapadia qui, pendant les journées VdR-Industry (lire la news) donnera une masterclass ouverte aux accrédités.
Parmi les 14 films sélectionnés en Compétition Internationale Longs métrages, 11 sont des productions et coproductions européennes. Parmi celles-ci, nous retrouvons Nuit obscure – "Ain’t I a Child?" [+lire aussi :
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fiche film] de Sylvain George, dernier volet d’une puissante trilogie sur les politiques migratoires (après Nuit obscure - Feuillets sauvages (Les brûlants, les obstinés) [+lire aussi :
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fiche film] et Nuit obscure – au revoir ici, n’importe où [+lire aussi :
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interview : Sylvain George
fiche film]) ; le nouveau film de Jem Cohen (Museum Hours [+lire aussi :
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fiche film]) Little, Big and Far, qui suit la quête existentielle d’un astronome autrichien ; le macédonien The Mountain Won’t Move [+lire aussi :
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fiche film] de Petra Seliškar qui parle d’une fratrie qui vit sur une montagne ; l’allemand Soldiers of Light [+lire aussi :
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fiche film] de Julian Vogel et Johannes Büttner ; le film belgo-français La Montagne d’or de Roland Edzard ; Anamocot (France/Cameroun) de Marie Voignier (Tinselwood [+lire aussi :
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fiche film]) ; El príncipe de Nanawa [+lire aussi :
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fiche film] (Argentine/Paraguay/Colombie/Allemagne) de l’Argentine Clarisa Navas (Las mil y una [+lire aussi :
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fiche film]) qui suit pendant dix ans la vie d’un garçon dans un no man’s land entre l’Argentine et le Paraguay ; Aurora [+lire aussi :
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fiche film] (Brésil/Portugal/France) de João Vieira Torres, une réflexion puissante sur la violence faite aux femmes à travers l’histoire de sa grand-mère, sage-femme ; Niñxs [+lire aussi :
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fiche film] (Mexique/Allemagne) de Kani Lapuerta qui parle d’une adolescence trans en milieu rural ; The Attachment (Sénégal/Belgique/France) de Mamadou Khouma Gueye ; et Where Two Oceans Meet (France/Belgique/Afrique du Sud) de Lulu Scott. Iron Winter (Australie/Mongolie) de Kasimir Burgess, To Use a Mountain (États-Unis) de Casey Carter et Shifting Baselines (Canada) de Julien Elie complètent la section.
L’audacieuse compétition Burning Lights accueillera cette année 15 titres, tous des premières mondiales, avec 12 productions ou coproductions européennes. Parmi celles-ci, nous retrouvons The Big Chief (Pologne/Pays-Bas/France) de Tomasz Wolski (In Ukraine [+lire aussi :
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interview : Piotr Pawlus et Tomasz Wol…
fiche film]) qui parle d’un ancien officier de l’Armée rouge et héros de la résistance contre le nazisme, un personnage à la foi fascinant et énigmatique ; le très personnel et puissant Je n’embrasse pas les images (France) de Pascal Hamant ; La Muraille [+lire aussi :
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fiche film] (Suisse/France) de Callisto Mc Nulty qui s’intéresse à l’histoire trouble du sanatorium des Fontilles dans le sud-est de l’Espagne ; Les Recommencements (Belgique/France) de Vivianne Perelmuter et Isabelle Ingold qui met en le voyage d’une personnage pour se confronter à un passé qui le hante ; le belge Fierté nationale : de Jérico vers Gaza de Sven Augustijnen ; le poétique et mystérieux Yrupe (Espagne) de Candela Sotos ; la production française Chasing the Sun de Ruosong Huang, sur un jeune homme qui, après avoir étudié à Londres, rentre en Chine chez sa famille ; Croma [+lire aussi :
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fiche film] (Argentine/Allemagne/Autriche) de l’Argentin Manuel Abramovich (Pornomelancolía [+lire aussi :
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interview : Manuel Abramovich
fiche film]) qui nous permet de rêver un monde déconstruit et libéré de toute normativité ; The Vanishing Point [+lire aussi :
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fiche film] (Iran/États-Unis/France) de Bani Khoshnoudi qui entremêle son histoire personnelle et celle de son pays, l’Iran ; The World Upside Down (Suisse/Argentine) de Agostina Di Luciano et Leon Schwitter ; And the Fish Fly Above our Heads (Liban/France/Arabie saoudite) de Dima El-Horr ; et Al oeste, en Zapata (Cuba/Espagne) de David Bim. J’ai perdu de vue le paysage (Canada) de Sophie Bédard Marcotte, Say Goodbye (Mexique) de Paloma López Carrillo et A Brief History of Chasing Storms (États-Unis) de Curtis Miller complètent la section.
D'autres sections, comme la Compétition nationale, la Compétition internationale moyens-métrages ou encore Opening Scenes, Grand Angle, Highlights et Projections Spéciales complètent le riche programme de cette édition.
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