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SÉRIES MANIA 2025

Critique série : Kaboul

par 

- Cette minisérie géopolitique européenne réalisée par Kasia Adamik et Olga Chajdas retrace la prise de pouvoir par les Talibans en Afghanistan, pendant les derniers jours du retrait des États-Unis

Critique série : Kaboul
Hannah Abdoh (à droite) et Sara Taheri dans Kaboul

Kaboul, série de qualité en six épisodes, est une production européenne ambitieuse réalisée par deux cinéastes, Kasia Adamik (Spoor [+lire aussi :
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) et Olga Chajdas (Imago [+lire aussi :
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). Ce thriller géopolitique, centré sur l’histoire contemporaine, a été présenté en avant-première en compétition internationale au festival Series Mania.

La minisérie commence le 15 aout 2021, à l’heure où les troupes américaines se préparent à quitter l’Afghanistan et, où les talibans reprennent le contrôle de Kaboul. Co-écrite par Olivier Demangel (Tapie), Thomas Finkielkraut (Mercato) et Joé Lavy, Kaboul suit la famille Nazany alors confrontée au changement rapide des structures du pouvoir. Zahara (Darina Al Joundi), procureure enquêtant sur les talibans impliqués dans le terrorisme, devient une cible lorsque le régime revient au pouvoir. Son mari, Baqir (Vassilis Koukalani), rassemble à la hâte leurs affaires personnelles et le couple se dirige vers l’ambassade de France dans l’espoir d’être évacué. Mais Zahara figure sur la liste des personnes que les talibans veulent éliminer. Leur fille Amina (Hannah Abdoh), jeune médecin qui vient juste de réaliser sa première transplantation, décide de rester pour s’occuper d’un patient plutôt que de fuir avec sa famille. Pendant ce temps-là, leur fils Fazal (Shervin Alenabi), ancien commandant d’un poste de contrôle, est sommé d’infiltrer les troupes ennemies.

Autour d’eux, des acteurs étrangers, parmi lesquels des policiers français, des agents des services de renseignement américains, des diplomates italiens et des soldats allemands, coordonnent les efforts d’évacuation depuis les ambassades et l’aéroport. Alors que la situation se dégrade, ils supervisent les dernières phases du retrait tout en gérant les menaces croissantes sur différents fronts.

La série crée un rythme tendu et haletant à travers une histoire aux multiples ramifications. Chaque membre de la famille Nazany est personnellement confronté à un risque croissant, pendant que le personnel diplomatique et militaire fait face à des pressions opérationnelles : vérification des évacués, maintien de la sécurité du périmètre, réponse à la progression des talibans et anticipation des attaques potentielles de Daech.

La famille constitue le cœur émotionnel et générationnel de la série offrant le point de vue de civils sur un ordre politique au bord de l’effondrement. Leurs trajectoires divergentes mettent en évidence l’égarement personnel provoqué par le changement de régime et ses implications sociales plus discrètes, et pourtant si fortement ressenties. C’est dans l’arc d’Amina que ceci est particulièrement évident, là même où l’idéalisme de la jeunesse se heurte aux contraintes sexistes imposées aux femmes afghanes sous le joug des talibans. La mise en scène maintient une pression constante à travers les intrigues convergentes.

Kaboul concilie l’urgence d’une logistique d’évacuation en temps réel avec un mécanisme de gestion de crise internationale. La minisérie entretient la tension par le réalisme procédural, en utilisant des lignes temporelles qui se croisent et reflètent la fragmentation de la ville et des décisions des personnages. En mêlant le point de vue des civils pris dans le tourbillon géopolitique à celui des diplomates et militaires européens confrontés à des décisions difficiles dans une situation explosive qui se détériore rapidement, Kaboul utilise une narration captivante en croisant des éléments du genre politique, d'espionnage, d’action et de thriller.

Positionnée au sein d’un ensemble de plus en plus important de séries européennes qui abordent les conflits géopolitiques contemporains par le prisme des personnages, Kaboul, grâce à son rythme procédural, sa structure multi-perspective et l’introduction de genres, s’aligne avec les tendances actuelles du drame international.

Kaboul est une production française de 24 25 Films et Cinétévé en collaboration avec l’Alliance Européenne, Panache Production (Belgique), La Compagnie Cinématographique (Belgique) et Blonde Productions (Grèce). Elle a été coproduite avec France Télévisions, ZDF & New8, NPO (Pays-Bas), VRT (Belgique), SVT (Suède), DR (Danemark), YLE (Finlande), RÚV (Islande), NRK (Norvège) et Cosmote TV (Grèce), en association avec la RAI​. Mediawan Rights est en charge des ventes à l’étranger.

(Traduit de l'anglais par Karine Breysse)

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