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CANNES 2025

Poker menteur pour la sélection de Cannes à J-7

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- Baromètre, probabilités, possibilités, pistes et hypothèses dans la dernière ligne droite avant la conférence de presse qui dévoilera la sélection officielle le 10 avril

Poker menteur pour la sélection de Cannes à J-7
Les cinéastes Julia Ducournau (© Jean-Baptiste Le Mercier/Unifrance), Joachim Trier (© Kasper Tuxen), Alice Winocour (© Aurélie Lamachère), Lynne Ramsay (© Giornate degli Autori), Jean-Pierre et Luc Dardenne (© Christine Plenus), Carla Simón (© Fabrizio de Gennaro/Cineuropa), László Nemes (© Lenke Szilágyi), Christian Petzold (© Fabrizio de Gennaro/Cineuropa) and Nadav Lapid (© Martin Kraft)

Les secrets les mieux gardés sont ceux qui fuitent le plus tard possible. Par volonté d’opacité médiatique ou par confiance absolue en sa capacité d’adaptation de dernière minute au vu de l’éventail sécurisant de talents disponibles, la sélection officielle du 78e Festival de Cannes (du 13 au 24 mai) a retenu cette année comme rarement la bride de ses invitations, impactant par effet domino l’attente et les décisions des sections parallèles. Un exemple frappant d’énigme parmi d’autres : l’ouverture du festival pour lequel figureraient maintenant en pole position The Phoenician Scheme [+lire aussi :
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de Wes Anderson ou Alpha [+lire aussi :
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de Julia Ducournau.

Les chevaux sont néanmoins désormais lâchés à une semaine pile de la conférence de presse parisienne de la sélection officielle durant laquelle Thierry Frémaux (accompagné par la présidente Iris Knobloch) dévoilera une partie de son jeu, une copieuse brassée de compléments étant attendue ultérieurement. Mais les visionnages par les comités de sélection cannois battent encore leur plein (l’avancée surprise d’une semaine de la conférence de presse ayant bouleversé certains plans de présentation par les producteurs pour les films encore en pleine post-production) et la Mostra de Venise est aussi à l’affut pour faire d’éventuelles contre-propositions. C’est donc globalement presque la bouteille à l’encre pour les afficionados cinéphiles pronostiqueurs qui triturent leurs listes dans tous les sens en espérant discerner une fumée blanche ici et là. Plongeons-nous quand même dans la boule de cristal d’une édition cannoise 2025 que l’on pressent de très haut niveau sur le papier étant donné la pléthore de prétendants de très fort calibre au portillon.

En compétition, au rang des probables (outre les deux titres déjà mentionnés) se distinguent Father, Mother, Sister, Brother de l’Américain Jim Jarmusch, L'Agent secret [+lire aussi :
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du Brésilien Kleber Mendonça Filho, Valeur Sentimentale [+lire aussi :
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interview : Joachim Trier
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du Norvégien Joachim Trier, Jeunes Mères [+lire aussi :
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interview : Luc et Jean-Pierre Dardenne
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 des Belges Luc et Jean-Pierre Dardenne, Die, My Love de l’Écossaise Lynne Ramsay, Les Aigles de la République [+lire aussi :
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interview : Tarik Saleh
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du Suédois d’origine égyptienne Tarik Saleh, Orphan du Hongrois Laszlo Nemes, Sound of Falling [+lire aussi :
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de l’Allemande Mascha Schilinski, Yes [+lire aussi :
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de l’Israélien Nadav Lapid, Deux procureurs [+lire aussi :
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interview : Sergueï Loznitsa
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 de l’Ukrainien Sergeï Loznitsa, et Eddington de l’Américain Ari Aster et The Way of the Wind de son compatriote Terrence Malick, sans oublier un film qu’aurait tourné en secret l’Iranien Jafar Panahi.

Du côté des possibles en lice pour la Palme d’or 2025 pointent La Disparition de Josef Mengele [+lire aussi :
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interview : Kirill Serebrennikov
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 du Russe Kirill Serebrennikov, The Love that Remains [+lire aussi :
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interview : Hlynur Pálmason
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de l’Islandais Hlynur Pálmason, Woman and Child [+lire aussi :
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interview : Saeed Roustaee
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 de l’Iranien Saeed Roustaee, Mirrors No. 3 [+lire aussi :
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interview : Christian Petzold
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 de l’Allemand Christian Petzold, Silent Friend de la Hongroise Ildiko Enyedi et Fuori [+lire aussi :
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interview : Mario Martone
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de l’Italien Mario Martone. Et au rayon des outsiders, on peut mentionner Romeria [+lire aussi :
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de l’Espagnole Carla Simon, Sirat [+lire aussi :
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interview : Óliver Laxe
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de son compatriote Oliver Laxe, Salvation du Turc Emin Alper et L'intérêt d'Adam [+lire aussi :
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interview : Laura Wandel
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 de la Belge Laura Wandel, voire le documentaire en noir et blanc Sotto le nuvole de l’Italien Gianfranco Rosi, le très mystérieux film hybride Tu ne feras point d'images (You Shall Not Make an Image) de la Tunisienne Kaouther Ben Hania et le non moins énigmatique Sillage d’ombre (Wake of Umbra) du Mexicain Carlos Reygadas.

Mais la distribution finale virtuelle de la compétition ne doit pas surtout pas négliger deux longs métrages ayant un beau profil de probables s’ils bouclent leur post-production dans les délais avec No Other Choice du Sud-Coréen Park Chan-wook et Resurrection [+lire aussi :
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du Chinois Bi Gan, dont la disponibilité finale ou non pourrait ouvrir une fenêtre au japonais Love on Trial de Kôji Fukada.

Dans les starting-blocks des prétendants français (dont le sort est traditionnellement scellé dans la soirée précédant la révélation de la sélection officielle) sont favoris (outre Julia Ducournau) à l’entrée de la dernière ligne droite, Couture d’Alice Winocour, Une affaire (An Affair) d’Arnaud Desplechin, Vie privée [+lire aussi :
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de Rebecca Zlotowski et L’inconnu de la grande arche [+lire aussi :
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interview : Stéphane Demoustier
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 de Stéphane Demoustier. En embuscade émergent Dossier 137 [+lire aussi :
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interview : Dominik Moll
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 de Dominik Moll et Enzo de Robin Campillo.

Tous les jeux sont néanmoins ouverts avec les possibilités de mécano offertes par Cannes Première, par le hors compétition, voire par les séances spéciales et celles de minuit (que le festival entendrait redynamiser), sans compter les bifurcations vers la Quinzaine des Cinéastes et les éventuels appels de la sirène vénitienne. De multiples options circulent dans le vent des rumeurs aussi bien du côté des Français (le film d’animation Marcel et monsieur Pagnol [+lire aussi :
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interview : Sylvain Chomet
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de Sylvain Chomet, Les braises de Thomas Kruithof, La petite dernière [+lire aussi :
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interview : Hafsia Herzi
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de Hafsia Herzi, ou dans un registre de cinéma plus grand public Moi qui t’aimais de Diane Kurys et La venue de l’avenir [+lire aussi :
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interview : Cédric Klapisch
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de Cédric Klapisch) que des internationaux (Highest 2 Lowest de l’Américain Spike Lee, Hurry Up Tomorrow de son compatriote Trey Edward Shultz, Dao du Franco-Sénégalais Alain Gomis, Milk Powder du Brésilien Carlos Segundo ou encore le trio allemand Yellow Letters de l’Allemand Ilker Çatak, Amrum [+lire aussi :
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de Fatih Akin et Gavagai d’Ulrich Köhler), pour ne citer que certains des plus évoqués dans les conversations.

La chasse aux jeunes talents bat aussi son plein entre la sélection officielle, la Quinzaine des Cinéastes et la Semaine de la Critique. Parmi les troisièmes longs à suivre, on peut citer entre autres The Dream Adventure de l’Allemande Valeska Grisebach, À voix basse (In A Whisper) de la Tunisienne Leyla Bouzid, No Good Men de l’Afghane Shahrbanoo Sadat ou encore La hiedra de l’Équatorienne Ana Cristina Barragán, alors qu’au rayon des seconds longs portés par les rumeurs se distinguent notamment Love Me Tender [+lire aussi :
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interview : Anna Cazenave Cambet
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de la Française Anna Cazenave Cambet (avec Vicky Krieps en tête d’affiche), Renoir [+lire aussi :
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interview : Chie Hayakawa
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de la Japonaise Chie Hayakawa, Promis le ciel [+lire aussi :
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interview : Erige Sehiri
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 de la Franco-Tunisienne Erige Sehiri, Derrière les palmiers de la Marocaine Meryem Benm'Barek, God Will Not Help de la Croate Hana Jušić, Le Roi Soleil [+lire aussi :
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du Français de Vincent Maël Cardona et Un anno di scuola de l’Italienne Laura Samani.

Du côté des premiers longs, à en croire les augures, auraient de très bonnes chances d’arriver à bon port quelque part sur la Croisette, Urchin [+lire aussi :
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de l’Anglais Harris Dickinson, A Useful Ghost [+lire aussi :
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du Thaïlandais Ratchapoom Boonbunchachoke, Le mystérieux regard du flamant rose [+lire aussi :
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interview : Diego Céspedes
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 du Chilien Diego Céspedes, Ciudad sin sueño [+lire aussi :
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interview : Guillermo Galoe
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de l’Espagnol Guillermo Garcia Lopez, Partir un jour [+lire aussi :
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de la Française Amélie Bonnin et L’Engloutie [+lire aussi :
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interview : Louise Hémon
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de sa compatriote Louise Hémon. Seraient aussi encore en course Nino [+lire aussi :
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interview : Pauline Loquès
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de la Française Pauline Loquès, Don’t Let Me Die du Roumain Andrei Epure, Forastera de l’Espagnole Lucía Aleñar Iglesias, Caravan [+lire aussi :
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interview : Zuzana Kirchnerová
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 de la Tchèque Zuzana Kirchnerova-Spidlova, My Father’s Shadow [+lire aussi :
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interview : Akinola Davies Jr.
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 de l’Anglo-Nigérian Akinola Davies, Arriva la guerra de l’Italien Tommaso Usberti, Kika [+lire aussi :
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interview : Alexe Poukine
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 de la Belge Alexe Poukine (son premier long de fiction), La hija cóndor du Bolivien Álvaro Olmos Torrico, Gorgonà de la Grecque Evi Kalogiropoulou (annoncé comme assez extrême) et Aisha Can’t Fly Away [+lire aussi :
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interview : Morad Mostafa
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de l’Égyptien Morad Mostafa. Ceci sans omettre par exemple Arco du Français Ugo Bienvenu au rayon animation et évidemment The Chronology of Water [+lire aussi :
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, le premier long de réalisatrice de la star américaine Kristen Stewart.

"Les jeux sont faits, rien ne va plus". La semaine à venir va grandement éclaircir le tableau de la composition du 78e Festival de Cannes et depuis deux jours, les invitations commencent à pleuvoir, mais pour l’instant, l’unique certitude officielle de cette édition est que Juliette Binoche présidera le jury de la compétition officielle (lire la news). Thierry Frémaux qui garde l’entrée du paradis, a multiples atouts sur la table pour choisir son jeu, mais comme il n’a jamais dédaigné prendre à contrepied les pronostiqueurs (qui l’amusent ou l’agacent), le dévoilement de la majorité des secrets les plus convoités attendra le 10 avril.

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