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ANNECY 2025

Critique : Le Secret des mésanges

par 

- Antoine Lanciaux signe un très joli premier long métrage, traitant avec une grande douceur narrative et visuelle l’enquête estivale d’une petite fille sur le passé de sa famille

Critique : Le Secret des mésanges

"Balance : De nouvelles rencontres sont à prévoir. Cela tombe bien car vous êtes actuellement doté d’une belle énergie." L’horoscope du Journal de Bectoile, un petit village de la campagne française, entre en parfaite harmonie avec l’intrépide Lucie, la très jeune protagoniste du Secret des mésanges, le charmant premier long métrage d’Antoine Lanciaux (connu notamment en tant que co-scénariste de La Prophétie des grenouilles ou encore comme animateur de Une vie de chat [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
), dévoilé en séance événement au 44e Festival du Film d’animation d’Annecy.

"Ce n’est pas une bonne idée d’aller fouiller là-bas." Quand sa mère Caro évacue ainsi la proposition de Lucie (9 ans) de franchir la grille cadenassée devant laquelle un accident de mobylette les a conduites par hasard, sur une petite route déserte en pleine nature, la curiosité de la petite fille de neuf ans s’éveille. Mais elle n’insiste pas car elle sait bien que le moulin au bout du chemin de cette grille est un mauvais souvenir pour Caro qu’un incendie a forcé à quitter les lieux avec sa propre mère alors qu’elle était elle-même âgée de sept ans ("ta grand-mère n’a plus jamais voulu entendre parler de Bectoile"). Au-delà de la peur panique du feu de sa mère, Lucie n’en sait guère plus, mais l’été qui s‘ouvre lui en apprendra beaucoup…

En attendant, c’est à un autre genre de fouilles, archéologiques cette fois, que s’attellent Caro et son collègue Pierrot, à la recherche d’une crypte dans les ruines du château local qui a aussi une légende (un secret ? un trésor ?). Pendant ce temps, Lucie explore les environs avec le chien Mandrin et bientôt avec Yann, un sympathique adolescent du coin, âgé de 13 ans. De fil en aiguille, d’une mystérieuse clé retrouvée dans un nid à un vieil homme vivant en ermite au fond des bois (et qualifié de sorcier par la rumeur populaire), d’un petit blaireau à sauver à deux mésanges jouant étrangement les guides, des rêves à la mémoire historique, en passant par une enquête quasi journalistique, des intuitions et une tempête, les vérités souterraines vont émerger…

Intégralement réalisé avec la technique du papier découpé, Le Secret des mésanges se révèle une œuvre d’une grande délicatesse, pleine de la douceur de l’enfance et des classiques des vacances à la campagne (les animaux de la forêt et de la ferme, le tracteur, les vieilles mobylettes, les aventures du temps libre, etc.). Revendiquant un esprit en surface au croisement du Club des Cinq et de Scooby-Doo très accessible au jeune public, le réalisateur (qui a écrit le scénario avec Pierre-Luc Granjon) tisse en finesse un récit touchant sur les liens de famille (et les blessures) dénoués par les aléas de l’existence, tout en exploitant au mieux le cadre naturel du récit par de multiples petites touches suggestives. En ressort un film limpide et visuellement très beau, à la fois humble et techniquement subtil (mention spéciale au graphisme enveloppant de Sophie Roze et Samuel Ribeyron) qui séduira les plus jeunes, réveillera les bons souvenirs estivaux de leurs aînés et qui s’inscrit avec talent dans la lignée réalistico-poétique de l’animation française de maîtres Michel Ocelot et Jean-François Laguionie.

Le Secret des mésanges a été produit par les sociétés françaises Folimage et Les Armateurs, et coproduit par Lunanime (Belgique) et les sociétés françaises Will Production, JPL Films, Dragons Films, Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma, Pictanovo et TNZPV Productions. France Tv distribution pilote les ventes internationales.

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