26/06/2025 - Martin Bourboulon signe un thriller palpitant et percutant, inspiré de faits réels remixés dans un style à l’américaine qui fait la part belle au charismatique Roschdy Zem

"À chaque minute qui passe, on se rapproche de l’affrontement". C’est dans une course contre la montre avec des centaines de vies comme enjeu, sous la menace des kalachnikovs et des attentats-suicides, dans laquelle Martin Bourboulon embarque le spectateur avec son nouveau film, l’incisif 13 jours 13 nuits [+lire aussi :
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fiche film], dévoilé hors compétition au Festival de Cannes et lancé dans les salles françaises par Pathé le 27 juin.

Une plongée haletante en 2021 au cœur de l’opération Apagan (qui vit les forces françaises évacuer d’Afghanistan 2805 personnes à la suite de la prise de Kaboul par les Talibans) que le cinéaste aborde sous l’angle du suspense, de la tension et du rythme dans le sillage d’un héros ayant réellement existé, le commandant de police Mohamed Bida, alors en poste à l’ambassade de France et auteur ensuite du livre 13 jours, 13 nuits dans l’enfer de Kaboul dont s’est inspiré le scénario écrit par le réalisateur et Alexandre Smia.

"On brûle tout, on récupère les données". Nous sommes le 15 août 2021 et l’ambassade de France à Kaboul, la dernière mission occidentale encore ouverte dans la capitale afghane, est en pleine ébullition : il faut partir, et très vite. L’ambassadeur enfile son gilet pare-balles et un hélicoptère l’emporte vers la base de l’OTAN à l’aéroport. Désormais aux commandes des lieux avec sa petite équipe, le commandant Bida (Roschdy Zem) est un peu perplexe car des centaines de personnes se pressent déjà aux portes de l’ambassade afin de se mettre sous la protection de la France. Que faire d’eux ? Les protéger ? Les abandonner ? Comment pourra-t-on tous les évacuer alors que les Talibans prennent le contrôle de la ville avec une violence en mode cocotte-minute ?

Mais Bida doit d’abord s’acquitter d’une mission urgente : affronter le dangereux chaos des rues afin de récupérer le chef traqué du renseignement afghan. Il sera ensuite temps de décider quoi faire des réfugiés que Bida (qui n’obéit pas forcément aux ordres) autorise finalement à pénétrer dans l’enceinte d’une ambassade devenant une souricière cernée par des Talibans dont les doigts fourmillent sur les gâchettes et avec lesquels notre "héros" va tenter de négocier…

À l’instar de ses films précédents (Eiffel [+lire aussi :
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fiche film], le diptyque Les Trois mousquetaires D’Artagnan [+lire aussi :
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bande-annonce
fiche film] et Milady), Martin Bourboulon excelle dans la maîtrise du tempo. Bien aidé par le monteur Stan Collet et le chef-opérateur Nicolas Bolduc, le cinéaste joue avec une indéniable efficacité sur les pédales du suspense et des rebondissements, trouvant en chemin de nouveaux angles de tir dans un récit où les personnages doivent s’adapter sans cesse dans un univers sans repères. Passant en souplesse du film de siège au road-movie vers l’aéroport où d’autres très gros ennuis attendent les rescapés, le film réussit à reconstituer les événements réellement survenus d’une manière très crédible et à faire de l’ensemble un film d’action "à l’américaine" ultra efficace, offrant à l’excellent Roschdy Zem un rôle en or. Deux petits bémols néanmoins : des seconds rôles réduits à de simplistes figures totalement tributaires de la qualité de leur interprétation (Sidse Babett Knudsen très à son aise, Lyna Khoudri encore trop tendre) et des bons sentiments narratifs (tous les "gentils" passent miraculeusement au travers des balles) un peu exagérés vu le chaos meurtrier ambiant, ce qui n’enlève rien au plaisir global du spectateur à déguster un film de très belle tenue mêlant "sérieux" et "entertainement".

13 jours 13 nuits a été produit par Chapter 2 et par Pathé (qui pilote les ventes internationales) et coproduit par M6 Films, Logical Content Ventures et Umedia.