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LOCARNO 2025 Compétition

Critique : Solomamma

par 

- Dans son deuxième long-métrage, Janicke Askevold raconte une maternité alternative qui va contre toutes les règles d’une société patriarcale qui voudrait tout contrôler

Critique : Solomamma
Lisa Loven Kongsli (centre) dans Solomamma

Solomamma [+lire aussi :
bande-annonce
interview : Janicke Askevold
fiche film
]
de Janicke Askevold, projeté en compétition au Festival de Locarno, nous propose de réfléchir sur le concept de famille au-delà des stéréotypes, de la manière la plus fluide et inclusive qui soit. Que signifie être une mère célibataire ? Comment affronter les critiques d’une société patriarcale qui continue à juger les choix qui sortent de la norme ? Dans Solomamma, Janicke Askevold aborde ces questions épineuses avec courage, offrant au public un tableau à la fois touchant et incisif sur une femme qui a décidé de poursuivre sa route sans faire marche arrière. Qu'il s’agisse de parentalité alternative, de care ou de recherche d’une identité qui se détache des stéréotypes, le deuxième long-métrage de la réalisatrice norvégienne nous permet de rêver à un monde différent où le concept de famille n’a plus rien à voir avec la biologie ou les liens du sang, mais avec l’amour et le respect.

Edith est une journaliste d'investigation doublée d'une mère célibataire qui apprend, souvent à ses dépens, ce que signifie vraiment assurer la survie d'une famille monoparentale. Sans qu'elle ait rien demandé, son amie Trine, qui a conçu son enfant avec le même donneur de sperme, lui dévoile la véritable identité de ce mystérieux homme de l’ombre. Prenant comme prétexte une interview sur ses activités dans le champ des jeux vidéo, Edith va à sa rencontre, dans l'espoir de mieux comprendre son enfant et ses petites grandes manies. Le contrôle de la situation va cependant lui échapper au fil de leurs rendez-vous, et leur lien se met à aller bien au-delà d'une relation professionnelle. À la fois angoissée et intriguée par la situation, Edith semble prisonnière d'un mensonge qui risque de mettre en danger son quotidien fragile. Confrontée à la dégradation de la santé de sa mère, sur laquelle elle s'appuyait pour élever son fils, elle va comprendre que rien n'est aussi facile qu'on le croit et qu'elle ne pourra trouver la force qu'elle cherche qu'en elle-même.

Solomamma explore la monoparentalité à travers les yeux de son héroïne, magnifiquement interprétée par Lisa Loven Kongsli. Edith est une femme qui cherche des réponses à des questions qui, avec le passage du temps, deviennent plus grandes qu’elle. Tenaillée par des responsabilités de plus en plus lourdes et un besoin profond de liberté par rapport à un modèle social traditionnel auquel elle ne veut pas adhérer, elle se bat pour garder la tête hors de l'eau. Solomamma est le récit d'un parcours aussi personnel qu'universel : celui d'une femme qui veut simplement vivre sa vie comme elle l'entend, en suivant ses désirs plutôt que les règles.

Le lien qui l'unit à son fils nous permet de comprendre à quel point le sentiment d’appartenance dépasse les liens biologiques, et à quel point le concept de famille doit être interprété de manière inclusive et fluide. Edith nous montre la voie vers des structures familiales plus amples et ouvertes, sortes de tribus dans lesquelles ce qui compte, c’est le respect et la tendresse plus que l’adhésion à des normes qui n'ont été inventées que pour maintenir un ordre patriarcal qui n’accepte pas qu'on lui fasse concurrence.

Esthétiquement sobre et austère (au sens positif du terme), mais empreint d’un humour vivifiant, Solomamma nous raconte avec courage ce que signifie se battre pour imposer des choix alternatifs, pour rester cohérent par rapport à ses valeurs malgré les commentaires et les jugements de ceux qui préfèrent suivre aveuglément les règles.

Solomamma a été produit par Bacon Pictures Oslo et Bacon Pictures Copenhagen en coproduction avec Mistrus Media, Dansu et It's Alive Films. Les ventes internationales du film sont gérées par Playtime.

(Traduit de l'italien)

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