02/09/2025 - VENISE 2025 : Dans son premier long-métrage de fiction, Cyril Aris raconte une histoire d'amour qui se déploie parallèlement aux joies et douleurs profondes d'un Liban en mutation constante

Mounia Akl et Hasan Akil dans Un monde fragile et merveilleux

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interview : Cyril Aris
fiche film] du scénariste et réalisateur libanais Cyril Aris, présenté aux Giornate degli Autori de la Mostra di Venezia, est une ode à son pays natal, qui continue de marquer en profondeur sa filmographie. Après deux documentaires encensés, dévoilés à Karlovy Vary (The Swing et Danser sur un volcan [+lire aussi :
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interview : Cyril Aris
fiche film], mention spéciale du jury), Aris opte cette fois pour une fiction et offre au public un film débordant d’espoir qui exalte la force des liens humains et la capacité de trouver, ensemble, la force de continuer à rêver.

Un monde fragile et merveilleux raconte l’histoire d’amour, qui dure depuis plus de trente ans, de Nino (Hasan Akil) et Yasmina (interprétée avec une belle intensité par l’actrice, scénariste et réalisatrice Mounia Akl, avec laquelle Aris a déjà collaboré comme monteur sur son film à elle, Costa Brava, Lebanon [+lire aussi :
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fiche film]). Parallèlement à leur histoire et au lien magnétique qui les unit en dépit de tout, le film met en scène l’instabilité d’un pays, le Liban, constamment pris dans un entre-deux, entre l'espérance et des moments de pur désespoir où tout semble, à chaque fois, plonger dans le chaos et l’incertitude. Dans ce contexte, même les relations les plus solides risquent inévitablement d'éclater et pourtant, malgré les ombres qui menacent leur futur, celle de Yasmina et Nino tient bon. Leur secret ? Peut-être la capacité de rire de la vie, de trouver un rayon de soleil même dans les moments les plus durs et de rêver même quand l'avenir s'annonce menaçant. Entre désespérance et fol espoir, les deux héros du film s’accrochent à l’amour et au respect qui les unissent, et ce bien qu'ils soient en fait très différents, car elle est pragmatique et déterminée, et lui extraverti et imprévisible. Ce que le film met en scène, c'est le dilemme qui plane sur eux comme un brouillard léger, mais persistant : est-il encore possible d’imaginer un futur au Liban ? Et si émigrer était la seule solution possible pour offrir à leur fille une vie différente de celle qu’ils connaissent ? Quand se présente la possibilité, pour Yasmina, d’être mutée à Dubaï, le couple est forcé de décider.

Le film explore avec délicatesse non seulement la force de l'amour et des liens humains, mais aussi les vertus salvatrices de l’humour, qui parcourt tout le film. Rire, aimer, pleurer, de joie comme de douleur : c’est tout ce qu’il reste aux personnages de Un monde fragile et merveilleux pour continuer à croire en un Liban enfin libre d’exister.

Si raconter une histoire d’humour est indéniablement risqué, surtout sur plus de trois décennies, les personnalités des deux héros, complexes et bien éloignées des lieux communs, permettent au réalisateur d’éviter le piège du sentimentalisme. Le film, enrichi d’images d’archives et d’une bande sonore présente, mais extrêmement bien pensée par Anthony Sahyoun, accompagne le public public entre réalité et fiction, espoir et désespoir, nécessité de fuir et peur de s’en aller, des sentiments contradictoires qui reflètent l’identité d’un pays en continuelle transformation.

Un monde fragile et merveilleux a été produit par Abbout Production (Liban), Diversity Hire (États-Unis) et Reynard Films (Allemagne). Les ventes internationales du film sont gérées par Paradise City Sales.

(Traduit de l'italien)

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Cyril Aris
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