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SAN SEBASTIAN 2025 Compétition

Critique : Los Tigres

par 

- Dans son Abyss à lui, Alberto Rodríguez use d'une mise en scène spectaculaire pour raconter la relation de deux frères plongeurs sous-marins professionnels

Critique : Los Tigres
Antonio de la Torre et Bárbara Lennie dans Los Tigres

Si, dans La isla mínima [+lire aussi :
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, Alberto Rodriguez a fait connaître au reste du monde les marais du Guadalquivir, des paysages splendides et mystérieux qui se prolongent jusqu’au sud de sa chère ville natale, Séville, dans Los Tigres [+lire aussi :
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, c'est vers l’ouest andalou qu'il regarde, pour utiliser comme toile de fond la zone industrielle de Huelva, non loin, avec ses tours de métal fumantes. C'est une ville polluée, brutale et hautement photogénique par son côté imposant, une ville idéale pour un film post-apocalyptique comme pour un récit social dans le style du cinéaste oscarisé Sean Baker. C'est dans ce décor aussi majestueux que terrifiant créé par l’homme, face aux profondeurs naturelles de l’océan où évoluent ses personnages centraux, que se déroule le nouveau film de Rodriguez, sélectionné en compétition officielle au 73e Festival de San Sebastian.

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Les héros sont Antonio (incarné avec le tempérament bouillant qu'on lui connaît par Antonio de la Torre, déjà à l'affiche de La isla mínima) et Estrella (Bárbara Lennie), tous deux enfants de plongeur, de sorte qu'il ont plus grandi sous l'eau qu'en dehors. Ce sont presque des poissons… ou des sirènes. Antonio est le plongeur professionnel le plus efficace du coin et Estrella, atteinte de surdité depuis un accident aquatique survenu dans son enfance, l'assiste depuis une barge. Au moment où elle se voit proposer un emploi attrayant à Vigo, Antonio a un accident. À partir de là, le temps qui est imparti à ce dernier pour continuer de plonger se voit apposer une date d’expiration. Pour couronner le tout, la situation financière du frère comme de la sœur, mais particulièrement du frère, n’est pas franchement florissante..., mais cela pourrait peut-être changer s'ils font un braquage... sous-marin.

Et c'est ainsi que sous une apparente structure de film d’aventures, ou de thriller sur un casse situé dans les profondeurs marines, ce qui se construit sous nos yeux est un long-métrage d’une facture saisissante qui pourrait induire le spectateur en erreur par ses images éclatantes, sous l'eau comme en dehors. Parce qu'au fond, Los Tigres (un nom donné aux personnages centraux en référence aux fameux Tigres de Mompracem, pirates invincibles et excellents combattants anticolonialistes et rebelles du XIXe siècle guidés par le légendaire Sandokan, nés de l’esprit hyperfertile de l’écrivain italien Emilio Salgari) est un film de personnages (tourmentés) dont l'inconscient, les traumatismes passés et les rivalités importent plus que leurs exploits (plus ou moins réussis – car en fait, ce ne sont pas précisément des héros), en surface comme dans l’élément liquide.

En effet, ce qui intéresse ici Rodriguez et son coscénariste en chef, Rafael Cobos, c'est plus de plonger au cœur de la psychologie d’un frère et d’une sœur qui s’aiment autant qu’ils se repoussent, et qui se complètent et qui ont besoin l’un de l’autre. Et bien que Los Tigres ait été tourné avec la volonté d'offrir du grand spectacle d’un fan absolu de James Cameron (la comparaison avec Abyss est inévitable), ce qui va probablement attirer dans les salles (et sur la plateforme) un public en quête d’images incroyables et vertigineuses (ce dont le film regorge, et toutes ont été tournées avec beaucoup de savoir-faire technique et d'expérience), le film cherche avant tout à creuser en profondeur ses deux personnages, ses Don Quichotte et Sancho Panza du grand bleu, des amphibiens humains (et inadaptés par rapport au reste du monde) appelés Antonio et Estrella.

Los Tigres est un film original Movistar Plus+ produit par Kowalski Films, Feelgood Media, Movistar Plus+, Mazagón Films AIE et Le Pacte. Les ventes internationales du film ont été confiées à Film Factory. Sa sortie en Espagne est prévue pour le 31 octobre, avec Buena Vista International

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(Traduit de l'espagnol)

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