email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

NAMUR 2025

Critique : Le Gang des Amazones

par 

- La réalisatrice française Melissa Drigeard présente son 4e long métrage, inspiré d’une affaire criminelle flamboyante qui défraya la chronique française dans les années 90

Critique : Le Gang des Amazones
Laura Felpin, Lyna Khoudri, Izia Higelin et Mallory Wanecque dans Le Gang des Amazones

Le 40e Festival International du Film Francophone de Namur s’est achevé avec la projection en avant-première belge du Gang des Amazones. Il s’agit du quatrième long métrage de la réalisatrice française Melissa Drigeard, qui s’était jusqu’ici focalisée sur des comédies chorales sur l’amour, l’amitié ou la famille comme Hawaii ou Tout nous sourit [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
. Elle revient avec un film toujours choral, mais dans un autre registre.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Découvert au Festival du Film Francophone d’Angoulême en août dernier, Le Gang des Amazones s’inspire de l’histoire vraie de cinq jeunes femmes braqueuses de banque dans la région d’Avignon, au début des années 90. Braqueuses, un mot qui officiellement n’existe pas, peut-être parce que ce n’est vraiment pas un métier, pour une femme, pas celui en tous cas qu’elles avaient envisagé. Tout commence à cause d’une erreur de la Caisse d’Allocation Familiale, et d’un trop versé qui a duré pendant des années, qui fait qu’Hélène (Izia Higelin), mère célibataire, se retrouve avec 3€ plutôt que 300€ par mois. Et quand on peine à boucler ses fins de mois, ça fait toute la différence, celle qui vous pousse à accepter le plan fragile de votre meilleure amie : dévaliser les caisses d’une banque. Katy (Lyna Khoudri) va entrainer Hélène, mais aussi Laurence (Laura Felpin), Carole (Mallory Wanecque) et sa soeur Malika (Kenza Fortas) dans une aventure qui finira par les dépasser. Grisées par l’argent qui soudain se met à ruisseler quand il a toujours manqué, les cinq femmes sont prises d’une forme d’hubris qui les pousse à multiplier les braquages, et donc, à prendre des risques. Au sein du groupe, les tensions se font jour, jusqu’à la faute. Rattrapées par la police et mises en prison, leur procès est au centre de l’attention publique et médiatique, on étudie sur leurs origines, leurs conditions de vie. La juge elle-même s’interroge : comment braquer une banque a pu devenir une solution plutôt qu’un problème ?

Melissa Drigeard fait le choix d’englober dans son récit non seulement la période des braquages, mais aussi la résolution des crimes, et les répercussions sociétales de cette criminalité au féminin qui surprend les observateurs. Servie par les performances de ses comédiennes, elle fait vivre le groupe, mais aussi les trajectoires individuelles de chacune d’entre elles, des vies à la croisée du sexisme mais aussi du classisme, marquées par une précarité aggravée par les violences systémiques. Le film veut beaucoup en montrer, et n’opte pas pour des ellipses spectaculaires, mais il évite l’écueil tentant de faire des Amazones d’absolues héroïnes, parvenant au bon moment à établir la juste distance, en réintégrant les victimes dans le plan.

Le Gang des Amazones a été produit par les sociétés françaises Cheyenne Federation, Single Man Productions, Labyrinthe Films, JM Films et France 2 Cinéma, et la société belge Umedia. Ginger & Fed s’occupe des ventes internationales.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy