NOUVEAU CINÉMA MONTRÉAL 2025 Nouveau Marché
REPORT : Nouveau Marché @ Nouveau Cinéma Montréal 2025
par Cineuropa
- Le festival canadien, qui poursuit sa mission de faire rayonner un cinéma d’auteur audacieux, ancré dans son époque et ouvert sur le monde, a présenté cinq projets européens

Le Festival du Nouveau Cinéma (FNC) de Montréal a célébré la cinquième édition de son Nouveau Marché, devenu un rendez-vous incontournable pour les rencontres de coproduction et la découverte de nouveaux talents. Douze projets de longs métrages internationaux en développement ont été présentés devant un jury composé de Gilles Duval (ArteKino, France), Kishori Rajan (Viva Maude, États-Unis) et Daniel Bekerman (Scythia Films, Canada).
La sélection de projets venus d’Haïti, du Kenya, du Nigeria, du Kirghizistan, du Portugal, du Chili, du Kosovo, du Japon, des Philippines, des États-Unis et du Canada a également un bel ancrage européen, puisque cinq projets sur les douze sélectionnés sont des coproductions européennes (lire la news). C’est aussi le projet européen Sun in Saturn qui a gagné le Grand Prix (lire la news).
Gros plan sur les projets européens présentés :
Sun in Saturn – Ary Zara (Portugal/France)
Production : Andreia Nunes (Wonder Maria Filmes)
Le gagnant du Grand Prix du Nouveau Marché (doté de 25 000 $) a été Sun in Saturn de Ary Zara, produit par Andreia Nunes pour Wonder Maria Filmes (Portugal), "pour la sensibilité de son écriture et son audace formelle au service d’une émotion universelle". Il s’agit d’une coproduction entre le Portugal et la France. Le film raconte l’histoire d’Hélèna, 58 ans, qui a dû quitter le Canada contre son gré pour retourner dans le nord du Portugal, où elle s’occupe de son père veuf. Elle se retrouve ainsi prisonnière du pays qu’elle avait fui dans sa jeunesse. Trois ans après leur dernière rencontre, son fils Sol, 30 ans, un homme trans, lui rend une visite surprise. C’est la première fois qu’ils se retrouvent depuis sa transition. Si les retrouvailles sont empreintes d’émotion et de fierté, Hélèna perçoit pourtant une ombre dans ce moment de joie, comme si quelque chose d’indicible se dissimulait derrière les sourires.
Lost Frames – Samir Karahoda (Kosovo/Allemagne/Suisse)
Production : SK Pictures en coproduction avec Britta Rindelaub (Alva Film)
Avec Lost Frames, le Kosovar Samir Karahoda — déjà remarqué à Cannes et Sundance avec ses courts métrages Displaced et Rrugës — s’allie à l’Allemagne et à la Suisse (Britta Rindelaub de Alva Films) pour raconter l’histoire d’un vidéaste funéraire dont la vie s’effrite après la perte d’images compromettantes. Entre drame social et réflexion sur la mémoire collective, le film prolonge l’esthétique épurée et politique de son œuvre documentaire.
My Name Is Nina Shakira – Samuel Suffren (Haïti/France)
Production : Carine Ruszniewski (GoGoGo Films)
Du côté des Caraïbes, My Name Is Nina Shakira de Samuel Suffren est une coproduction Haïti–France portée par Carine Ruszniewski (GoGoGo Films, France). Le film suit une jeune fille de Port-au-Prince qui découvre dans l’écriture un acte d’émancipation face à la misère et à la violence. Cette collaboration nord-sud illustre la volonté de la société française d’accompagner des récits issus de territoires peu représentés.
A Decorous Woman – Natalia Luque (Chili/France/États-Unis)
Production : Rodrigo Diaz (Parina Films), Tomsa Films
Dans A Decorous Woman, la réalisatrice chilienne Natalia Luque, en coproduction avec la France (Tomsa Films) et les États-Unis, brosse le portrait délicat d’une coiffeuse confrontée à la solitude après le départ de sa fille à l’étranger. Par son regard intimiste et féministe, le film interroge la place de la femme et le déracinement à travers la migration et la transmission familiale.
Adults Making Big Decisions – Karin Franz Körlof (Suède)
Production : Hanna Hannerz Simå (Nordantill Film)
Enfin, Adults Making Big Decisions de la Suédoise Karin Franz Körlof conjugue absurde et satire politique dans un récit où des enfants, enfermés dans des corps d’adultes, dirigent un pays livré au chaos. Derrière son humour décalé, le projet – coproduit entre la Suède et le Danemark – questionne la maturité des démocraties modernes et le rapport de l’Europe à la responsabilité politique. Le projet est porté par sa réalisatrice et la productrice Hanna Hannerz Simå (Nordantill Film).
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