email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

COTTBUS 2025

Critique : Ida Who Sang So Badly Even the Dead Rose Up and Joined Her in Song

par 

- Ester Ivakič signe un film articulé autour d'une héroïne qui grandit dans la Yougoslavie communiste et parvient, face à un monde extérieur tumultueux, à se réfugier dans son imagination

Critique : Ida Who Sang So Badly Even the Dead Rose Up and Joined Her in Song
Lana Marić (centre) dans Ida Who Sang So Badly Even the Dead Rose Up and Joined Her in Song

Bien que le premier long-métrage d'Ester Ivakič, Ida Who Sang So Badly Even the Dead Rose Up and Joined Her in Song, mette en scène une fillette de 10 ans dans un récit initiatique, son atmosphère est bien plus sombre que ce que l'on pourrait attendre d'un film pour enfant — genre devenu très populaire dans le cinéma slovène après le succès de Beanie [+lire aussi :
critique
bande-annonce
fiche film
]
de Slobodan Maksimović et de Block 5 [+lire aussi :
critique
fiche film
]
signé Klemen Dvornik. Sa sélection en compétition officielle au FilmFestival Cottbus, plutôt que dans une section dédiée à la jeunesse, en est la preuve.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Lorsque nous rencontrons Ida (interprétée par Lana Marić, jeune actrice débutante), on pourrait croire qu’elle mène une vie de rêve. Elle grandit à la campagne, entourée de ses parents, Ivana et Stanko (Judita Franković Brdar et Matej Puc), et est très proche de sa grand-mère (l’actrice non professionnelle Milena Stropnik). D’apparence aisée, la famille est sur le point de faire construire une nouvelle maison plus grande.

Mais bientôt, les fissures apparaissent. La grand-mère est âgée et malade. Les parents ont leurs travers et leurs tempéraments, et ne sont que très rarement d’accord. Ida n’est pas vraiment intégrée dans sa classe, où sévit une maîtresse sadique (Lara Maria Vouk). Sa seule amie et camarade d’infortune, Terezka (Liza Muršič, également débutante), est en train de sombrer dans un fanatisme religieux. Seul le monde imaginaire d’Ida peut, un temps, la protéger de cet environnement impitoyable (nous sommes, après tout dans la Slovénie socialiste des années 1970, alors partie de la Yougoslavie), et même dans ce refuge intérieur, elle a une mission à accomplir. Convaincue que son chant angélique peut sauver sa grand-mère, elle décide d’intégrer la chorale de l’école. Le problème, c’est qu’Ida n’a aucune oreille musicale…

Le rythme lent et la structure parfois décousue du récit, renforcés par des intrigues secondaires, qui semblent greffées à l'histoire principale peuvent susciter une forme de frustration chez le spectateur, sur les 110 minutes que dure le film. L’explication réside dans la nature même du projet. Il s’agit d’une adaptation cinématographique de plusieurs nouvelles de la collection Neither Voice de Suzana Tratnik qu’Ivakič et sa co-scénariste Nika Jurman s’emploient toutefois à réunir en un seul et même récit.

Cependant, Ida Who Sang So Badly… mise moins sur l’intrigue que sur l’atmosphère. La photographie léchée de Rok Kajzer Nagode, regorgeant de paysages oniriques, et le montage fluide d’Andrej Nagode, ponctué de fondus enchainés participent à cette ambiance. Sans oublier la musique signée Alenja Pivko Kneževič et Simon Penšek, et le design sonore évocateur de Samo Jurca. Il en va de même pour Lana Marić, jeune actrice débutante, dont la performance traduit parfaitement l’absence métaphorique de son personnage, tandis que le jeu des seconds rôles de Judita Franković Brdar, Matej Puc et Petja Labović offre un point d’ancrage solide pour l’héroïne, mais également pour le film.

Ester Ivakič semble vouloir créer un film d’atmosphère, véritable vitrine de son immense talent, et en cela, elle y parvient, car Ida Who Sang So Badly… est un récit initiatique sombre et mélancolique, qui atteste d’une belle maîtrise. S’il commence par "il était une fois", il serait naïf d’imaginer qu’il finisse par "et ils vécurent heureux jusqu’à la fin de leurs jours". En effet, rien ne peut nous préparer à la perte imminente d’un être cher, ni même l’empêcher.

Ida Who Sang So Badly… est une production de Temporama (Slovénie), en co-production avec Gustav film, RTV Slovenia et Film Factory, et en association avec Dinaridi Film (Croatie).

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'anglais)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy