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ZAGREB 2025

Critique : Greetings from Mars

par 

- Dans son nouveau film jeunesse, Sarah Winkenstette nous propose d'accompagner un garçon autiste de dix ans dans ses vacances d'été avec son frère et sa sœur

Critique : Greetings from Mars
Theo Kretschmer et Lilli Lacher dans Greetings from Mars

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de Marc Rothemund, présenté l’an dernier au Festival de Zagreb, dans la section parallèle KinoKino dédiée au jeune public, Greetings from Mars [+lire aussi :
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de Sarah Winkenstette, projeté cette année dans cette même section, prend très au sérieux son sujet central : l’autisme. Le thème n’est ici pas utilisé comme un gimmick pour nourrir la comédie, ou le drame, autour du jeune protagoniste, mais fait partie intégrante de sa personnalité. À en juger par le beau parcours qu'a fait le film dans les festivals jusqu’ici (une longue tournée émaillée de quelques récompenses), l’approche a porté ses fruits.

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Le héros, Tom (Theo Kretschmer), dix ans, grandit avec son frère et sa sœur dans une famille monoparentale. Leur père étant décédé récemment, la mère, Vera (Eva Löbau, aperçue récemment dans The Teachers’ Lounge [+lire aussi :
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), n’a d’autre choix que d’accepter un déplacement professionnel de quatre semaines en Chine. Pour Tom, son frère Elmar (Anton Noltensmeter), casse-cou invétéré, et leur sœur adolescente Nina (Lilli Lacher, aperçue à la Berlinale l’année dernière dans Ivo [+lire aussi :
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), ça signifie qu’ils vont devoir passer une partie des vacances d’été chez leurs grands-parents paternels, Horst (Michael Wittenborn, acteur de composition vu dans Toni Erdmann [+lire aussi :
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) et Hanna (Hedi Kriegeskotte, surtout active à la télévision), qui ont encore du mal à accepter la mort de leur fils.

Tom s’intéresse à l’exploration spatiale : son rêve est de devenir astronaute et d’aller sur Mars. Il peut submerger quiconque veut bien l’entendre d’un flot de faits et détails, car c'est vraiment un expert, sur ce sujet et d’autres, mais il a du mal à gérer les défis du quotidien : voir la couleur rouge, tolérer le bruit quand il est fort, supporter le contact physique de la part de n'importe d'autre que sa mère... Tom considère le séjour chez les quasi hippies que sont ses grands-parents, dans cette maison dont la porte d’entrée est rouge et où il n'y a pas de règles, comme une mission d’entraînement pour sa future carrière d’explorateur spatial. Il a même trouvé d'excellents rôles liés à la mission pour son frère et sa sœur. Par ailleurs, le mystère entourant la disparition d’un astéroïde occupe son esprit. Comme souvent, des aventures et épreuves vont s’ensuivre…

Bien qu’il soit assez clair d’emblée que Tom est différent de son frère et sa sœur (neuro-)typiques, le diagnostic n’est prononcé qu’au point culminant du troisième acte. Ce choix témoigne d’un sérieux certain dans l'approche et d’un grand respect pour ce sujet que Sebastian Grusnick et Thomas Möller abordaient dans un livre, dont Winkenstette propose ici l'adaptation. Le jeu de Theo Kretschmer, habité et mesuré dans le même temps, sert également la cause, et le reste des comédiens n’ont aucun mal à trouver chacun son alchimie avec le jeune acteur principal, ainsi qu'entre eux.

Certaines des solutions adoptées par Winkenstette sont hélas assez convenues, par exemple la caméra à l’épaule de Jakob Berger et la musique très littérale d'André Feldhous , qui devient envahissante à force de trop vouloir expliciter la tonalité émotionnelle souhaitée. Le film est heureusement sauvé par le montage de Nicole Kortlüke, pas seulement parce que la matière animée est habilement mêlée aux prises de vues réelles, mais aussi pour la rugosité des séquences de montage dans les moments où Tom est agité, qui permettent de montrer de manière convaincante ce qui se passe dans sa tête.

Greetings from Mars accomplit bel et bien sa mission d’explorer et de présenter des "univers intérieurs différents" au public neurotypique, et ce avec avec beaucoup d’empathie et de chaleur humaine. Ainsi, dans le film de Sarah Winkenstette, il y a des choses à prendre pour les enfants comme pour leurs parents.

Greetings from Mars a été produit en Allemagne par Leitwolf Filmproduktion et Kinescope Film.

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(Traduit de l'anglais)

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