email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

ZAGREB 2025

Critique : Pixie. The New Beginning

par 

- Dans le film de Krzysztof Komander, une fillette de 11 ans se retrouve dans un nouvel environnement hostile alors qu'elle vit un deuil, et s'accroche à son imagination pour tenter de le surmonter

Critique : Pixie. The New Beginning
Amelia Golda dans Pixie. The New Beginning

On peut faire semblant de ne pas y croire, mais les enfants sont capables d'être cruels et manipulateurs. Ils peuvent infliger beaucoup de souffrance à ceux de leurs pairs qui sont mal intégrés au groupe, voire de véritables sévices. Être le petit nouveau quelque part et ne pas correspondre aux “standards” implicites de l’environnement scolaire peut parfois se révéler une situation presque sans issue. C’est le cas du personnage principal du premier long-métrage de Krzysztof Komander, Pixie. The New Beginning [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
. Ce film, clairement destiné à un jeune public, qui a fait sa première à Locarno Kids, a fait un assez beau parcours lors de sa sortie nationale en Pologne et il a concouru à Schlingel avant de rallier le Festival de Zagreb, dans la section parallèle KinoKino.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)
RuidoFilm_esther fernandez2

Bien qu’elle ait onze ans, Hania (Amelia Golda) croit encore aux pixies, ces créatures mythiques dont sa défunte mère (incarnée Agata Turkot dans des flashbacks) lui parlait, et elle n’hésite pas à exprimer et défendre ses convictions. Malheureusement, elle est nouvelle dans une école de province, et ses camarades sont bien moins naïfs qu’elle. Ainsi, elle se retrouve tout en bas de la “chaîne alimentaire” du harcèlement. Pour ne rien arranger, son père célibataire (Arkadiusz Jakubik, de I’m a Killer [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Maciej Pieprzyca
interview : Renata Czarnkowska-Listos …
fiche film
]
et Clergy [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Wojciech Smarzowski
fiche film
]
) est trop occupé par son travail de pompier professionnel pour être attentif aux besoins émotionnels de sa fille.

Le père et l’institutrice de Hania (Anna Smolowik) trouvent alors un arrangement : la maîtresse présente à la fillette son fils Michał (Maksymilian Zieliński), un mordu de sciences qui est lui aussi "au bas de la chaîne” du harcèlement. Après des débuts un peu cahoteux, les deux enfants font un pacte : il va “inventer” un détecteur de pixies pour qu’elle puisse prouver qu’elle a raison (et que le reste de la classe a tort) quant à l’existence de ces créatures. Coup de chance inespéré : ils tombent sur un pixie mâle nommé Sindri (auquel Borys Szyc prête sa voix), agité et malicieux, qui se dit prêt à dévoiler son existence au monde si le duo parvient à accomplir une série d’épreuves…

Bien sûr, toute cette histoire de pixies n’est qu’une métaphore de l’attachement à un passé qui paraît moins traumatisant que le présent, marqué par le deuil, et même les plus petits, pour peu qu'ils aient déjà l'habitude de voir des films, peuvent le deviner assez tôt dans le film – ce qui met en péril, d’une certaine manière, le reste du récit. En tant que réalisateur, scénariste et monteur (le montage étant son métier principal) du film, Komander a entièrement contrôlé la création de Pixie. The New Beginning. Le hic est qu'il lui a manqué un regard extérieur pour élaguer certaines répétitions inutiles et réduire la durée totale du film, qui frôle les 100 minutes.

Le problème, c’est que ces redites ne sont pas mises au services du développement des deux jeunes héros au-delà du niveau d’archétypes avec deux, trois traits spécifiques en plus chacun, si bien que les jeunes acteurs, talentueux mais inexpérimentés, sont acculés et ne peuvent livrer que des interprétations assez univoques. Les adultes à l'affiche ont plus de latitude pour nuancer leurs personnages, mais ils sont surtout utilisés pour ajouter instiller une touche d’humour par-ci, par-là ou faire relâcher la pression, les altercations entre les enfants étant filmées de manière presque naturaliste.

Le musique de Wojciech Frycz souligne la prévisibilité de l’intrigue et les arguments que Komander souhaite faire valoir, et le reste des aspects techniques fait avant tout office de liant pour l'ensemble. C’est particulièrement vrai dans le cas des décors pétillants de Natalia Anna Matejka et des costumes de Dzvinka Kukul, tels que les montre la caméra mobile du directeur de la photographie Piotr Dudak. Tout bien considéré, Pixie. The New Beginning se désintègre sans doute sous l'œil critique d’un spectateur adulte qui analyse davantage les choses, mais le film recèle suffisamment de chaleur humaine et d’émotion pour combler son public cible, et véhiculer un message positif.

Pixie. The New Beginning est une coproduction polono-tchèque qui a été pilotée par Green Rat Productions en coproduction avec Heaven’s GateLonely ProductionWFDiFMatejka.StudioHaka Films,Bahama FilmsAbstraction PlanSilesia FilmEC1 Lodz – City of Culture et Off Beat Films. Les ventes internationales du film sont assurées par The Yellow Affair.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

(Traduit de l'anglais)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy