Les Journées de Soleure annoncent la programmation de la 61e édition
par Giorgia Del Don
- The Narrative de Bernard Weber et Martin Schilt inaugure une édition audacieuse et toute en nuances qui "remet en question les récits établis"

Arrivées à leur 61e édition (21-23 janvier), les Journées de Soleure se veulent toujours éclectiques tant pour ce qui est des formats ou des genres que de la durée des films. Le festival a créé un bouquet de 164 longs et courts métrages avec une part importante de documentaires (68%). Si les films sélectionnés dans les trois sections compétitives (Prix de Soleure, Prix du Public et Visioni), présentent un équilibre presque parfait entre Suisse romande et alémanique, la Suisse de langue italienne reste minoritaire avec seulement deux films. L’invité d’honneur de la rétrospective est la cinéaste genevoise née au Liban Edna Politi.
Le directeur artistique Niccolò Castelli souligne que, sur le plan des contenus, "les récits s’ouvrent à de nouveaux champs, notamment scientifiques" et ajoute que la posture des réalisateurs et des réalisatrices est "moins moralisatrice, peut-être aussi moins marquée par un regard occidental". Le fait d’appréhender la réalité de façon complexe et nuancée est justement ce qui intéresse Bernard Weber et Martin Schilt qui, dans The Narrative (également nommé pour le Prix de Soleure), racontent l’histoire complexe de Kweku Adoboli, considéré comme le responsable d’un déficit colossal au sein de l’UBS à Londres en 2011.
En compétition pour le Prix du Public, outre le déjà cité The Narrative, sept autres films. Social Landscapes de Jonas Meier, un film entièrement composé de commentaires et critiques en ligne, questionne la frontière entre perception et réalité, et Don’t Let the Sun [+lire aussi :
critique
interview : Jacqueline Zünd
fiche film] de Jacqueline Zünd (Léopard de la meilleure interprétation dans la section Cinéastes du présent de Locarno) et You Believe in Angels, Mr. Drowak? de Nicolas Steiner traitent, les deux, d’empathie dans un monde toujours plus aseptisé. L’émancipation des femmes est abordée dans À bras-le-corps [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Marie-Elsa Sgualdo
fiche film] de Marie-Elsa Sgualdo, déjà présenté dans la section Venezia Spotlight de la Mostra de Venise. Un autre thème sensible, celui de l’histoire coloniale de la Suisse et du nécessaire travail de mémoire qui doit être fait est abordé par Elephants & Squirrels [+lire aussi :
critique
fiche film] du réalisateur et photographe Gregor Brändli. Enfin, Qui vit encore [+lire aussi :
critique
interview : Nicolas Wadimoff
fiche film] de Nicolas Wadimoff (présenté aux Giornate degli Autori de Venise) et Solidarity de David Bernet amènent les spectateurs en zone de crise et donnent la voix à ceux et celles qui l’ont perdu à cause de la guerre.
La compétition Prix du Public propose huit films, dont deux fictions et six documentaires. Parmi eux, Champ d’été [+lire aussi :
critique
bande-annonce
interview : Mateo Ybarra
fiche film] de Mateo Ybarra (présenté dans la section Bright Future de l’IFFR) et Becaària d’Erik Bernasconi qui se focalisent sur la période délicate du passage à l’âge adulte. Be Boris, de Benoît Goncerut, raconte le quotidien de son meilleur ami, un chômeur cinéphile, et l’adolescence est également représentée dans Kalari Kid – She Hits Back de Maria Kaur Bedi e Satindar Singh Bedi. La compétition compte également deux portraits de femmes battantes : Freedom – le destin de Shewit d’Anne-Frédérique Widmann et Imagine Peace du bâlois Fabian Chiquet. Complètent la sélection Laundry [+lire aussi :
critique
fiche film] de Zamo Mkhwanazi (présenté dans la section Discovery à Toronto) qui raconte l’histoire d’un héritage familial en plein apartheid à Johannesburg, et Hirschfeld-Unbekannter Bekannter de Stina Werenfels et Samir qui parle aussi de résistance.
Enfin, dans la jeune section Visioni, six films ont été retenus, parmi lesquels A Free Daughter of Free Kyrgyzstan de Leigh Iacobucci, qui parle de la jeune militante et popstar Zere Asylbek, et La vallée de Gwennaël Bolomey et Nessuno vi farà del male de Dino Hodic, qui explorent les propres origines et les traumas. Les questions de genre sont également présentes dans Les chasseresses d’Amélie Bargetzi et Christelle Jornod, qui suit quatre jeunes décidées à approcher le monde de la chasse. Enfin, Flying Scents – Of Plants and People [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film] d’Antshi von Moos (déjà présenté à la Semaine de la Critique de Locarno) et Solo Show, de Julius Weigel, seul film de fiction du groupe, qui parle d’un étudiant en art confronté à la réalité du quotidien.
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