09/01/2004 - Les chiffres du CNC: hausse de la production nationale et des coproductions européennes, baisse des entrées en salles. Et le fossé se creuse entre les films à gros budget et les autres

Très bonne nouvelle dans le panorama cinématographique français puisque 212 longs-métrages ont été agréés en 2003 par le Centre National de la Cinématographie (CNC). Un résultat qui entérine une hausse de 5 pour cent de la production par rapport à 2002 (200 films) et qui dépasse le score record enregistré en 2001 (204 longs agrées).

Parmi les 212 films produits et agréés l’an dernier dans l’Hexagone, les 183 films d’initiative française (FIF) représentent plus de 86 pour cent du total, en augmentation de près de 10 pour cent par rapport à 2002. En revanche, la production de longs-métrages à majorité étrangère a diminué, passant de 39 films en 2002 à 27 en 2003. Mais les coproductions européennes sont globalement à la hausse, en particulier avec les deux pays qui pointaient déjà en tête des partenaires privilégiés en 2002: la Belgique et la Grande-Bretagne.
Le niveau exceptionnel de la production 2003 s’inscrit à contre-courant de la tendance du marché cinématographique français dont la fréquentation des salles a baissé de 4,9 pour cent l’an passé, avec les 175,5 millions d’entrées annoncés mardi 6 janvier par la Fédération Nationale des Cinémas Français (FNCF). Par ailleurs, les producteurs n’ont pas fait reporté leurs projets à 2004 afin de profiter du nouveau crédit d’impôt entré en vigueur le 1er janvier. Néanmoins, les délocalisations de tournage et de post-production des films français se sont nettement accélérées en 2003, ce qui explique le sentiment des professionnels qui évoquent tous une diminution du nombre de films montés. Enfin, étant donné le délai important séparant le lancement d’une production de son agrément, les chiffres 2004 et 2005 pourraient bien révéler une décrue significative.

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Sur le plan strictement financier, le fossé a continué à se creuser en 2003 entre les films à gros budget et les autres. Les longs-métrages d’initiative françaises avec des devis supérieurs à 15 millions d’euros, passés de 3 en 1998 et 1999 à 7 et 9 en 2000 et 2001, culminent à 12 en 2003. Alors que Blueberry menait la danse en 2002 avec un budget de 36,13 millions d’euros, Two Brothers (production Pathé) de Jean-Jacques Annaud et Un long dimanche de fiançailles de Jean-Pierre Jeunet le dépassent largement en 2003 avec des budgets de 59 millions et 45,8 millions d’euros. Derrière eux pointent Danny the Dog (33,9 millions d’euros-EuropaCorp), La Vraie Vie des Dalton (27 millions–UGC), San Antonio (23 millions-Pathé) et Arsène Lupin (21 millions-Hugo FilmsHugo Films). Des chiffres atomisés par le numéro un des productions à majorité étrangère agréées en 2003: Alexander [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film] d’Oliver Stone et ses 180 millions d’euros.