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BERLINALE 2004 Compétition

L'amour indigeste de Garrone

par 

- Rencontre avec le jeune réalisateur italien qui présente avec Primo amore une nouvelle histoire terrifiante de couple, dans la lignée de son film précédent, L’étrange monsieur Peppino

Après Turin, Venise et Cannes, Matteo Garrone se lance dans la compétition berlinoise avec son cinquième long-métrage, Primo amore, un glaçant pas de deux sur la vampirisation au sein d’un couple: un homme dicte à sa femme les règles d’un régime alimentaire qui réclame une volonté de fer toujours exponentielle, en s’inspirant d’un idéal corporel qui repousse les limites vers une totale disparition. Tourné à Vicenza d’après un fait d’hiver macabre – l’histoire d’un « chasseur » d’anorexiques qui finit par tuer son ex -, ce film est l’unique représentant italien en compétition à la 54e Berlinale. Produit par Fandango et Medusa, avec comme interprètes principaux l’écrivain Vitaliano Trevisan et Michela Cescon, une jeune comédienne prometteuse venue du théâtre, Primo amore sortira dans les salles italiennes le 13 février. Rencontre avec le cinéaste.

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Avez-vous accepté sans hésiter de présenter votre film au Festival de Berlin?
Je pensais déjà à Berlin, alors que je n’en étais qu’au stade du montage. Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais la Berlinale me semblait convenir parfaitement. Je n’ai pas joué de double-jeu avec Cannes bien qu’on m’ait téléphoné pour demander à visionner mon film. Mais j’avais déjà dit oui à Kosslick.

Pourquoi avez-vous choisi de tourner à Vicenza?
Vicenza est avec Arezzo la ville des orfèvres. Et le métier d’orfèvre me paraissait visuellement intéressant. Les bijoux dessinés par le personnage de Vittorio deviennent de plus en plus fins, comme le corps de la jeune femme

Dans la réalité comme dans le film, vous avez demandé à Michela Cescon de se soumettre à un régime alimentaire terrifiant qui a entraîné pour elle d’importantes conséquences psychologiques.
D’un côté, je m’identifiais à Vittorio: j’étais en mesure de connaître le poids de Michela et il me semblait qu’elle ne maigrissait pas assez. Mais j’essayais aussi de comprendre ses variations psychologiques… A la moitié du film, nous avons eu une confrontation très dure, mais à partir de ce moment là, elle a fait un énorme bond en avant en tant qu’actrice et son regard a véritablement changé. Et je crois que c’est ce qui a sauvé le film.

L’étrange monsieur Peppino qui vous a fait connaître à un plus vaste public et qui vous a rapporté de nombreux prix, était une histoire de manipulation et le héros était déjà , et ce n’est sûrement pas un hasard, un artisan.
Il existe sans aucun doute encore un lien alchimique. Il y a une recherche de la beauté qui relie les personnages des deux films. Peppino redonnait vie aux animaux morts, alors que Vittorio donne vie au métal. Cependant, au-delà de ces ressemblances, je vois surtout des différences entre les deux films.

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(Traduit de l'italien)

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