Les gentils révolutionnaires d’Edukators
par Fabien Lemercier
Absent de la liste des sélectionnés depuis près de 21 ans et Si loin, si proche de Wim Wenders, le cinéma allemand a retrouvé les feux des projecteurs cannois et le sourire avec la projection en compétition officielle lundi 17 mai de The Edukators ("Die fetten jahre sind vorbei") de Hans Weingartner. Le second long métrage réalisé par le cinéaste autrichien de 34 ans a en effet agréablement surpris la presse grâce à son énergie et sa joie de vivre, sans cependant emporter l’unanimité en raison d’un scénario et d‘une mise en scène un peu trop mécaniques.
Porté par une brillante interprétation, le film retrace les mésaventures d’un trio interprété par Daniel Brühl (Goodbye Lenin!), Julia Jentsch et Burghart Klaußner. Idéalistes et rebelles anti-capitalistes, les trois étudiants s’introduisent la nuit dans des villas bourgeoises sans rien voler mais en créant du désordre et en semant des messages comme "le temps des vaches grasses est derrière vous". Mais un jour, la plaisanterie dérape et ils kidnappent un propriétaire, vrai bourgeois mais ancien de 68, qui va les séduire peu à peu. Le tout sur fond de triangle amoureux pour ces Jules et Jim gauchistes qui revisitent à leur manière l’activisme révolutionnaire des années 70.
Produit par les Allemands de Y3 Filmproduktion et coproduit par les Autrichiens de Coop 99, The Edukators est vendu à l’international par les Français de Celluloid Dreams. Une sympathique irruption alter mondialiste dans la vitrine de luxe cannoise qui démontre que le regain de vitalité du 7e art allemand n’est pas un simple feu de paille.
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