Palme d’Or à Michael Moore
par Fabien Lemercier
Fahrenheit 9/11, l’Asie et la production française sont les grands triomphateurs de la compétition officielle du 57e Festival de Cannes dont le palmarès a été rendu public ce soir, samedi 22 mai. Aux premières loges, le trublion américain du documentaire, Michael Moore repart donc vers son pays natal avec une Palme d’Or éminemment politique, mais qui récompense aussi son immense talent de brasseur d’images choc capables de tenir en haleine le grand public. Remis par un Quentin Tarantino ému, le prix suprême de la Croisette résonne comme un message du monde du 7e art adressé aux spectateurs potentiels et aux éventuels censeurs (les menaces de refus de Disney de distribuer le film ont sans nul doute influencé la décision du jury cannois).
Après une édition 2003 particulièrement terne, la production française, a repris d’une main ferme le flambeau du cinéma européen de qualité avec pas moins de trois prix, un pour chacun des sélectionnés. Le premier, celui de la mise en scène, a distingué à la surprise générale Tony Gatlif pour Exils, alors que le prix du scénario décerné au tandem Agnès Jaoui-Jean-Pierre Bacri pour Comme une image consacre le duo comme les successeurs d’un style très hexagonal dans la lignée entre autres de François Truffaut et de Claude Sautet. Plus international en revanche semble Olivier Assayas qui a permis à la star de Hong Kong Maggie Cheung d’empocher un prix d’interprétation très mérité pour sa performance en ex-junkie dans Clean.
Mais c’est d’Asie qu’a soufflé le vent du renouveau avec le Grand Prix attribué à l’ultra-violent et sensationnel film coréen Old Boy de Park Chan-Wook, le prix du jury qui est allé à l’énigmatique et très original Tropical Malady du Thaïlandais Apichatpong Weerasethakul et le stupéfiant prix d’interprétation masculine décerné au jeune japonais de 14 ans Yagira Yuuya pour le poignant et subtil Nobody Knows. A noter que les jurés ont également pris une initiative originale en accordant un autre prix du jury à l’actrice américaine Irma P. Hall pour Ladykillers. Enfin, Mon Trésor de l’Israélienne Keren Yedaya, présenté à la Semaine Internationale de la Critique, a remporté la Caméra d’Or.
Le Palmarès complet:
Longs Métrages
Palme d'Or: Fahrenheit 9/11 de Michael Moore
Grand Prix: Old Boy de Park Chan-Wook
Prix de la mise en scène: Tony Gatlif pour Exils
Prix du Jury (Ex-aequo): Irma P. Hall pour Ladykillers
et Tropical Malady de Apichatpong Weerasethakul
Prix du scénario: Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri pour Comme une image
Prix d'interprétation masculine: Yagira Yuuya pour Nobody Knows
Prix d'interprétation féminine: Maggie Cheung pour Clean
Caméra d’Or: Mon Trésor de Keren Yedaya (Israël)
Mention Spéciale à Passages de Yang Chao (Chine) et à Bitter Dream de Mohsen Amiryoussefi
Courts Métrages
Palme d'Or: Trafic de Catalin Mitulescu (Roumanie)
Prix du Jury: Flatlife de Jonas Geirnaert (Belgique)
Palmarès Cinéfondation
Premier Prix: Happy now de Frederikke Aspöck (NYU Graduate Film school, Tish School of arts)–USA
Deuxième Prix (Ex-aequo): Calatorie La Oras de Corneliu Porumboiu (University of drama and cinematography) – Roumanie
et 99 ans de ma vie de Marja Mikkonen (Turku Polytechnic/Arts Academy)-Finlande
Troisième Prix: Fajnie, ze jestes de Jan Kosoma (Polish National Filmschool de Lodz)–Pologne
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