31/03/2005

Au terme d'une longue saga pleine de rebondissements techniques et d'un âpre bras de fer opposant les chaînes dominant actuellement le paysage audiovisuel hexagonal et leurs concurrents désireux de pénétrer le marché, la télévision numérique terrestre (TNT) arrive enfin sur le petit écran des Français. Ce soir, 14 chaînes gratuites démarrent officiellement, une première qui va bouleverser à terme les habitudes des téléspectateurs et les stratégies des opérateurs.

Dans un premier temps, le passage au numérique ne va toucher qu'une faible proportion des Français puisque la couverture de la TNT ne concerne pour l'instant qu'un tiers du territoire et que les téléspectateurs doivent acquérir un adaptateur (100 euros en moyenne), voire modifier les antennes (de 125 à 300 euros). Par ailleurs, les 14 chaînes gratuites accessibles dès aujourd'hui en Mpeg-2 (norme retenue) englobent essentiellement les chaînes hertziennes déjà existantes (TF1, France 2, France 3, M6), Arte et France 5 gagnant leur autonomie au lieu de partager le temps d'antenne, et des chaînes déjà présentes sur le câble et le satellite: La Chaîne Parlementaire et Public Sénat (qui vont se partager un canal), TMC et la chaîne musicale W9 qui est une nouvelle mouture de M6 Music. Les seules véritables nouveautés sont Direct 8 du groupe Bolloré, la chaîne musicale NRJ 12 et la généraliste NT1 du groupe AB. Par ailleurs, la télévision publique lance une nouvelle chaîne: France 4 qui s'avance avec un budget de 18 millions d'euros.
En septembre prochain, la TNT passera à la vitesse supérieure avec 15 chaînes de plus, en majorité cryptées et payantes (norme Mpeg-4). Mais la grande inconnue demeure le temps qui sera nécessaire pour convaincre les Français de s'équiper afin de recevoir la TNT, la fin de l'analogique étant programmée à 2010. Une période de transition qui va voir les chaînes observer à la loupe les audiences pour savoir si les positions actuelles du paysage audiovisuel se maintiennent ou si la TNT révolutionne l'échiquier, en particulier sur le plan des rentrées publicitaires avec à la clé des enjeux majeurs sur le contenu des programmes.