La réforme arrive, Angelopoulos part
par Camillo De Marco
"Il s'agit d'un coup d'état, d’un revirement idéologique". C'est le commentaire qu'a fait Haris Papadopoulos, président de la Fédération des réalisateurs grecs,à l'annonce du remplacement de Théo Angelopoulos à la présidence du festival du cinéma de Salonique. La place du grand cinéaste a été attribuée au metteur en scène Pantélis Voulgaris dans le cadre d'une vaste réforme de ce secteur entreprise par le gouvernement grec.
Le contrat du directeur du festival n'a pas été reconduit non plus — c'était Michel Demopoulos qui avait créé ce rendez-vous international en 1992,le valorisant jusqu'à en faire un évènement crucial pour le cinéma national et un festival-phare pour toute l'Europe du Sud-Est. Demopoulos sera remplacé par la productrice Despina Mouzakis, si l'on en croit les propos du secrétaire d'état à la Culture, Petros Tatoulis.
Pantélis Voulgaris, 65 ans, dont le dernier film est The Brides(2004), coproduit par Martin Scorsese, est considéré en Grèce comme le second plus grand réalisateur après Théo Angelopoulos. Il est connu pour ses convictions politiques de gauche, qui l'ont porté à faire des films très engagés socialement et politiquement, comme Le mariage arrangé d'Anna (1972), Happy day (1976) et L'âge de pierre (1985).
Il faut aussi signaler la nomination de Thanassis Valtinos à la tête du Centre de la cinématographie grecque (CCG) ; il s’occupera de la production de la plupart des films grecs à la place de Diagoras Chronopoulos.
La réforme prévoit également la création de trois nouveaux organismes : la Commission nationale pour le cinéma, chargée d'organiser la politique nationale du secteur, le Hellenic Screen, responsable de la promotion des films grecs à l'étranger, et le Film Commission Office, qui occupera d'informer et d'aider les productions étrangères en Grèce.
Pour le secrétaire d'état Tatoulis, il faut "créer un marché local fort et compétitif et, pourquoi pas, une véritable industrie cinématographique et audiovisuelle" qui mette fin à "l'attente passive de la répartition d'un système de financements publics sur lequel s'est établi un régime d'État ".
(Traduit de l'italien)
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