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CONGRÈS Italie

Le cinéma européen a-t-il une identité?

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Existe-t-il un « cinéma européen » ? Et s’il existe, comment définir son identité ? Cette question a été discutée lors d’un congrès organisé par le Syndicat national des critiques italiens (Snci) dans le cadre du "Festival du cinéma européen de Lecce". Quelques personnalités du monde du cinéma ont participé au débat. Pour Bruno Torri, président du syndicat des critiques italiens, on ne peut pas encore parler d’une véritable identité parce que cette dernière «ne consiste pas seulement en la somme des cinématographies nationales. Pour arriver à définir une cinématographie européenne bien reconnaissable, il faut faire ressortir des oeuvres nationales les valeurs partagées, les thèmes communs à tous les pays".

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Le réalisateur Francesco Maselli n’est pas de cet avis ; il souligne « l’incroyable multiplicité des expressions du cinéma européen. Ce qui l’identifie, c’est précisément l’absence d’une identité. L’ensemble des différents pays constitue un laboratoire d’idées extraordinaire ; le problème, c’est de défendre et soutenir cette créativité par le biais des lois nationales". Pour le journaliste Oscar Iarussi, "il est inutile de se mesurer à l’industrie américaine si on n’en a pas les moyens. L’avenir du cinéma européen est dans ce qui vient des pays limitrophes : la Finlande de Kaurismaki, le Portugal de De Oliveira, le Danemark de von Trier ou encore la Grèce d’Angelopoulos, toutes les cinématographies qui se distinguent par un regard qui s’arrête davantage sur chaque chose. Si le cinéma américain se définit par l’action, le cinéma européen pourrait se distinguer par son caractère contemplatif". Le metteur en scène polonais Krzysztof Zanussi, de retour des États-Unis, partage cette opinion : "Les spectateurs d’outre-Atlantique apprécient cette différence d’approche, absente en Amérique, qui marque les films du Vieux Continent. Mais de notre côté, le défaitisme règne".

D’après Edgar Reitz, réalisateur de la saga allemande Heimat, la partie se joue surtout entre les auteurs et le public. "Nous mêmes, réalisateurs, avons besoin de nous découvrir une identité européenne. Il faut transmettre au spectateur, dans sa vie de tous les jours, notre fierté d’être européens".

Gaetano Blandini, directeur général de la branche cinéma du Ministère de la Culture et des Biens, conclue en évoquant un projet de directive de l’UE, qui en l’état, risque d’effacer, dès 2007, toute notion de soutien à la « diversité culturelle » : "Une diminution de ces financements serait un désastre qui affecterait jusqu’aux cinématographies nationales".

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(Traduit de l'italien)

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