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CANNES 2005 Compétition officielle

Cauchemars maîtrisés made in Moll

par 

- C'est l'un des films français en compétition, Lemming, qui ouvrait ce matin les festivités cannoises. Un film très maîtrisé à l'atmosphère glaciale, qui laissait la critique internationale tout aussi froide

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de Dominik Moll qui a été projeté à la presse en ouverture du Festival de Cannes et de la Compétition officielle. Des réactions glaciales mais sans aucune hostilité au diapason de l’atmosphère d’angoisse chirurgicale du troisième long métrage du cinéaste français, un film très (voire trop) maîtrisé qui laisse la bride sur le cou de ses excellents interprètes: Laurent Lucas, Charlotte Gainsbourg, Charlotte Rampling et André Dussollier. Evoquant Hitchcock, Clouzot et David Lynch, les critiques internationaux ont néanmoins salué le travail d’orfèvre du cauchemar du réalisateur d’Harry, un ami qui vous veut du bien, une œuvre présentée il y a quatre ans à Cannes et dont la Lemming constitue un sombre prolongement.

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Porté par une première heure parfaitement réussie, le film co-écrit par Dominik Moll et Gilles Marchand instille au compte-goutte le poison qui va très vite submerger la vie d’une jeune couple modèle: l’ingénieur en robotique Alain Getty (Laurent Lucas) et sa femme au foyer Bénédicte (Charlotte Gainsbourg). Alain invite à dîner son patron, Richard Pollock (André Dussollier) et sa femme Alice (Charlotte Rampling). Cette dernière fait un esclandre, étalant la passion de son mari pour les prostituées avant de tenter de séduire le lendemain Alain au bureau, puis le surlendemain de venir se suicider chez les Getty. Cette intrusion déstabilisatrice survient au même moment que celle d’un lemming, un rongeur scandinave, coincé dans le siphon de l’évier. Précipités hors de leurs frontières habituelles, Alain et Bénédicte vont alors déraper dans l’irrationnel, Bénédicte subissant une véritable possession de la morte et Alain enchaînant les accidents et les blessures. Cette incursion dans un univers étrange où les rêves se confondent à la réalité, où Charlotte Gainsbourg ressemble de plus en plus à Charlotte Rampling et où André Dussollier vole sa femme consentante à Laurent Lucas, ne se dénouera que par un crime. Et comme dans Harry..., la normalité reprendra son cours avec un arrière-goût de soulagement et le parfum d’un recommencement dans un univers plus complexe qu’il n’y paraissait au premier abord.

Servi entre autres brillances cinématographiques par de multiples scènes perturbantes de déambulations dans les couloirs obscurs de la maison Getty et par des dialogues au scalpel, le thriller made in Dominik Moll confirme son potentiel dérangeant et énigmatique, même si son cinéma peine toujours à laisser filtrer des émotions, hormis la peur latente. Un exercice de style qui confirme cependant le talent d’un cinéaste très à l’aise dans le film noir et qui gagnerait maintenant à se lancer dans l’exploration d’autres univers.

Produit et distribué en France par Diaphana et vendu à l’international par Celluloid Dreams, Lemming a bénéficié d’un budget de 5,33 millions d’euros, d’une avance sur recettes de 400 000 euros octroyées par le CNC, d’une coproduction de France 3 Cinéma (1,5 million d’euros dont 900 000 en part antenne), d’un soutien de la région Ile-de-France et de préachats de Canal + et de CinéCinéma. Il sort aujourd’hui sur les écrans français et débarquera en Belgique le 8 juin, Vertigo assurant une distribution ultérieure en Espagne.

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