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CANNES 2005 Quinzaine des Réalisateurs

La Moustache : La folie sous l’angle du fou

par 

Ambiance plus qu’énigmatique au programme aujourd’hui de la Quinzaine des réalisateurs avec la projection de La Moustache, le premier long métrage de fiction du romancier français Emmanuel Carrère. Adapté d’une œuvre publiée en 1986 et centré sur les relations délétères d’un couple interprété par Emmanuelle Devos et Vincent Lindon, le récit élégant flirte avec le fantastique et la folie sans pourtant jamais dévier de son fil acide de drame de la vie conjugale. Une subtilité mystérieuse qui a réussi à éveiller la curiosité des critiques, de nombreuses interprétations émaillant les discussions d’après-film. Un résultat qui ne saurait déplaire au réalisateur qui a précisé malicieusement dans son dossier de presse: "le propre de cette histoire est que son sens échappe, à moi aussi bien qu’au spectateur".

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Cette moustache, déclencheur d’un profond conflit psychologique se déroulant d’abord à Paris, c’est celle de Marc (Vincent Lindon), un architecte quadragénaire. Malgré les réticences de sa femme, notre héros décide de raser sa moustache. Bien mal lui en prend car ni son épouse (Emmanuelle Devos), ni un couple d’amis, ni ses deux associés au travail ne remarquent le changement. Pire, tous lui assurent qu’il n’en a jamais eu. Passé le temps d’une éventuelle blague, puis celle de la recherche frénétique des preuves de l’existence antérieure de la moustache, Marc s’enfonce dans une zone obscure de doutes et de paranoïa vis à vis de sa femme avec qui il partage des huis clos éprouvants dans leur confortable et sombre appartement. Toujours vu à travers le regard du personnage principal, le film bascule à l’annonce de la mort du père de Marc un an auparavant alors qu’il a entendu sa voix la veille sur son répondeur téléphonique. Confronté à la menace d’un internement, Marc s’enfuit alors à Hong Kong où il va errer pendant des jours sur un bac (symbole de l’homme entre deux rives qui refuse d’avoir les pieds sur terre) avant que sa femme ne le retrouve pour une étrange scène finale, irréelle ou onirique, où tout reprend dans le couple comme si de rien n’était. Un épilogue différent du roman (suicide) qui renforce le caractère profond de la folie de Marc nourrie de complots et de pertes de repères spatio-temporels. Apprécié par les critiques pour la qualité de son intrigue hermétique et de son interprétation, La Moustache bénéficie également des ambiances et de la patte du très expérimenté directeur de la photographie Patrick Blossier.

Produit par Les Films des Tournelles avec Pathé Renn Productions et France 3 Cinéma (600 000 euros d’apport) comme partenaires de coproduction, La Moustache s’est monté avec un budget de 5,14 millions d’euros, incluant une avance sur recettes du CNC, 367 000 euros de soutien de la Région Ile-de-France et des préachats de Canal + et TPS. Le film est distribué dans l’Hexagone et vendu à l’international par Pathé. Il sortira le 6 juillet en France et en Belgique.

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