19/05/2005

Pour sa quatrième participation à la compétition officielle cannoise, le cinéaste israélien Amos Gitaï a décidé de se confronter de nouveau à la poudrière proche-orientale et à l’éternel conflit israélo-palestinien. Mais la coproduction majoritairement européenne Free Zone [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film], présentée hier soir à la presse international, aborde cette fois la problématique sous l’angle des femmes. "Nous pouvons constater que la plus grande réussite des hommes est d’avoir maintenu la région en état de guerre permanent. Les femmes sont aussi capables d’être des tueuses, mais elles pourraient peut-être transmettre une vision plus terre-à-terre et une dimension plus humaine par rapport au conflit." a expliqué le réalisateur.

La première partie du récit suit le voyage d’une journée en voiture de l’Américaine Rebecca (Natalie Portman) qui vit une crise d’identité et de l’Israélienne Hanna (l’exceptionnelle Hanna Laslo) qui doit se rendre dans la Free Zone, à la frontière jordano-irako-saoudienne, pour récupérer de l’argent dû à son mari. Un volet de road-movie particulièrement réussi aussi bien sur le plan formel (caméra à l’épaule, plans-séquences, superposition d’images...) que sur l’humanité du dialogue qui s’instaure entre les deux femmes, mais qui cède la place à une seconde partie plus dogmatique et confuse avec la rencontre de Leila la Palestinienne (Hiam Abbas), un final surchargé d’événements et de discours qui a déçu la majorité des critiques.

Produit par Nicolas Blanc pour la société française Agat Films & Ex-Nihilo (60 %) en coproduction avec les Israéliens d’Agav (20 %), les Espagnols de Golem (10 %) et les Belges d’Artémis Productions (10 %), Free Zone a bénéficié d’un budget de 1,2 millions de dollars et également été soutenu entre autres par Arte France Cinéma, Cinéart et la RTBF. Vendu à l’international par les Français de Bac Films Distribution, ce film d’Amos Gitaï est le second épisode d’une trilogie sur le thème des frontières démarrée avec Terre Promise et qui devrait se terminer l’année prochaine avec (comme l’espère le réalisateur) Sean Penn à l’affiche.