Un Marock décomplexé
par Fabien Lemercier
Balayant les clichés qui circulent sur la société marocaine, Marock, le premier long métrage de Leila Marrakchi projeté hier dans la section Un Certain Regard a révélé une jeunesse beaucoup moins traditionaliste que ne le pensent les Occidentaux. Centré sur une aventure sentimentale entre une adolescente musulmane sans complexe (Morjana Alaoui) et un play-boy juif (Matthieu Boujenah), le film décrit la vie des jeunes privilégiés de bonne famille de Casablanca. Attiré par les excès en tout genre et arborant un mode de vie à l’européenne très insouciant (courses de voiture dans les rues, musiques au maximum du volume avec Bowie, la Mano Negra, The Auteurs..., alcool, drogues douces au quotidien et tentations des drogues dures...), ce groupe de 16-20 ans évolue néanmoins dans un environnement de fortes traditions religieuses qui les oblige à louvoyer, voire à entrer en confrontation quand leurs désirs de s’émanciper se heurtent aux rigidités des coutumes. Une thématique intéressante qui n’a cependant pas emporté l’unanimité des critiques, le propos de fond ne constituant pas une si grande nouveauté dans le cinéma arabe et la forme en restant à un stade classique parsemé de quelques maladresses.
Ayant bénéficié d’un budget de 3 millions d’euros, Marock qui a été produit par Lazennec a obtenu une coproduction de France 3 Cinéma (450 000 euros dont 225 000 en part antenne) et une Avance sur recettes de 400 000 euros du CNC. Distribué en France par Pan Européenne, le film est vendu à l’international par Roissy Films.
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