28/06/2005

A l'heure où le numérique touche tous les maillons de l'industrie cinématographique (production, diffusion, exploitation), cette technologie devient aussi une question de plus en plus brûlante pour les acteurs culturels. A l'occasion de sa réunion annuelle, la Coordination Européenne des Festivals prenait le débat à bras le corps en organisant à Bruxelles ce week-end une journée autour de cette question.

Après plusieurs présentations des technologies numériques et de l'état d'avancement de leurs mises en place en Europe par des entreprises spécialisés dans ce domaine comme XDC, la filière du groupe EVS (offres d'équipement à destination des exploitants et de numérisations des contenus pour les distributeurs), Joe Dreier d'Hollywood Classic (préservation du patrimoine cinématographique par la numérisation) ou Le Studio L'Equipe (société spécialisée dans la postproduction cinématographique), Gwendal Auffret, directeur d'Avanti Digital à Paris, soulignait l'enjeu essentiel aujourd'hui pour l'Europe : la création d'un lobby permettant aux exploitants et aux distributeurs d'imposer leurs points de vue.

Sous la houlette de Georges Bollon, Président de la Coordination, mais aussi du Festival du Court métrage de Clermont Ferrand (FR), qui vient d'être réélu à la tête de la Coordination, d'autres intervenants se sont succédés pour faire part de leurs enthousiasmes. Et Clermont Ferrand, justement, a fait le choix d'utiliser les atouts de l'Internet pour créer le ShortFilmDepot, un véritable outil pour les festivals qui permet aux réalisateurs de soumettre leurs films et d'en suivre le parcours au sein des festivals à qui ils les adressent. De son côté, Jean Marie Barbe, directeur des Etats Généraux du Documentaire de Lussas (FR), faisait part de la création sur Internet d'une mémoire du documentaire, une base de données qui compte pour le moment 13000 films, et de la mise en place d'un travail micro industriel d'édition des films et de distribution par l'intermédiaire d'un réseau de librairies. De la même manière, Kees Ryninks, présentait CinemaNet, une initiative liée elle aussi au documentaire qui crée un réseau de diffusion numérique dans plusieurs salles européennes.

Après une journée très riche d'informations, les technologies numériques semblaient, pourvu qu'on s'en empare, un enjeu de résistance culturelle où les festivals, comme interfaces entre l'œuvre et son public, ont un rôle primordial à jouer.