Nicolas Bideau : le nouveau M. Cinéma suisse
par Françoise Deriaz
Jean-Frédéric Jauslin, directeur de l'Office fédéral de la culture (OFC), a nommé Nicolas Bideau chef de la Section du cinéma. Il succède à Marc Wehrlin, devenu directeur adjoint de l'OFC en avril dernier, et entrera en fonction le 1er octobre prochain.
S'il a baigné dans le milieu du cinéma dès le berceau, le fils de l'acteur Jean-Luc Bideau a suivi un parcours tout autre. Pour se faire un prénom, il a embrassé les sciences politiques et la sinologie, qu'il a étudiées à Lausanne, à Paris, puis à Pékin durant trois ans, et a rejoint ensuite le Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). De 2002 à 2003, il a été conseiller diplomatique de Pascal Couchepin, chef du Département fédéral de l'intérieur qui préside notamment aux destinées de la culture. De retour au DFAE en 2004, il y a dirigé le tout nouveau Centre de compétence pour la politique étrangère, où il a pu se familiariser avec le cinéma suisse actuel.
Le profil du jeune diplomate francophone, âgé de 36 ans seulement, place sous les meilleurs auspices l'entrée de la Suisse dans le programme Media, dès janvier 2006. Après 14 ans d'isolement au cœur de l'Europe, la Confédération helvétique a effectivement bien besoin d'un ténor de sa trempe pour que son retour au sein de la famille européenne du cinéma ne passe pas inaperçu. Car Nicolas Bideau n'est pas à proprement parler un diplomate couleur muraille. Son charisme et son franc-parler annoncent une ère très “rock'n'roll” pour le cinéma suisse, dont les résonances vont probablement se manifester rapidement. Dès son entrée en fonction, Nicolas Bideau va en effet devoir mettre en œuvre les nouveaux régimes d'encouragement du cinéma appelés à entrer vigueur dès le début de l'année prochaine, c'est-à-dire réadapter tous les mécanismes d'aide de la Confédération opérationnels depuis 2002. En guise d'entrée en matière, Nicolas Bideau a annoncé qu'il entendait mettre un terme à la politique de l'arrosage des subsides et renforcer la promotion du cinéma suisse. Dans une interview donnée à Ciné-Bulletin, il a par ailleurs déclaré: "…qu'il ne faut pas avoir peur, que nous avons des talents, qu'il faut être fier de notre cinéma et qu'il faut faire du bruit autour de lui!".
Si l'arrivée de ce fonceur à la barre de la Section du cinéma est généralement bien accueillie par la profession, son intention de recentrer l'argent sur des films de qualité et populaires ne fait évidemment pas l'unanimité.
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