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La parole aux gagnants

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Le spectacle commence avec une musique du cirque, à la Kusturika, grâce à la compagnie du Théâtre Animalier, auteurs et coordinateurs du spectacle avec le scénario de Juan Cavestany et les acteurs Guillermo Toledo et Alberto San Juan dans le rôle de présentateurs. Tous montrent avec orgueil sur leur habit de gala le badge contre le conflit avec l’inscription ‘Non à la guerre’.

Javier Bardem, qui, avec Juan Carlo Bellido, a remis à la chanteuse Lolita le prix de la meilleure jeune espoir féminin pour le film Rencor, affirme que le gala aura «beaucoup de charme et de prestige».
A’ partir de cet instant, tous commencent à manifester librement leur engagement politique et social au moment où il est nécessaire de le faire.

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José Angel Egido, prix du meilleur jeune espoir masculin pour Los lunes al sol [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film
]
, affirme : «je veux rappeler à la mémoire toutes les personnes qui luttent contre les tâches, qu’elles soient de sang ou de l’information. Nunca mai alla guerra».
Le Goya du meilleur documentaire a été remis à Pedro Joan Ventura pour El efecto Iguazù, une œuvre sur la grève à outrance des travailleurs de Sintel. Les ouvriers de cette entreprise sont montés sur l’estrade avec le réalisateur pour remercier le monde du cinéma de sa solidarité et dénoncer le fait qu’il s’agit d’un travail solitaire que personne n’a voulu financer, solitaire comme ses interprètes trahis par les fausses promesses que le gouvernement et la Telefònica leur avait fait et qui n’ont pas maintenues.

L’émotion grandit, on parle sans fausse rhétorique de chômeurs, de victimes. Et le ministre de la culture, Pilar del Castillo, ne donne pas l’impression de s’amuser.

Luis Tosar, prix du meilleur second rôle masculin, suggère au président Aznar d’aller sur la côte nord de l’Espagne et non pas en Irak, s’il a besoin de pétrole.

Julio Wallowits et Roger Gual réalisateurs de Smoking room, autre dénonciation sur le monde du travail et prix du meilleur scénario révélation s’écrient: ‘Guerre à la guerre’, et rappellent comment plusieurs producteurs aient refusé d’investir dans leur œuvre.

Mercedes Sampietro, Goya de la meilleure actrice pour Lugares comunes, se rappelle de l’Argentine et en général de «ceux qui souffrent l’ignominie à cause de l’indécence politique». Dans la salle un cri s’élève ‘Non à la guerre’. Tous les spectateurs se lèvent pour applaudir chaleureusement Manuel Alexandre, Goya d’honneur.

Javier Bardem, prix du meilleur acteur (Los lunes al sol) revient sur scène et affirme que gagner les élections ne signifie pas avoir un chèque en blanc. «Il faut écouter le peuple, les gens qui disent ‘Non à la guerre’» (selon les sondages, 80 pour cent de la population est contraire à la guerre) et il envoie un message d’espoir aux chômeurs, parce que, en reprenant les mots de Claudio Rodriguez: «On peut être chômeur mais pas apprivoisé».

Derniers prix: celui attribué à Fernando Leòn, meilleur réalisateur (Lunes al sol) protagoniste absolu de la soirée, remis par Penelope Cruz, habillée par Chanel, e Amenàbar, tous les deux avec le badge pacifiste. réalisateur dédie ce prix aux héros à qui on refuse l’accès de leur futur et conclut, après avoir montré son badge, «j’espère qu’un jour on pourra parler de la crise de l’industrie des armes».

Enfin le Goya pour le meilleur film est allé à son producteur Elias Querejeta (Elias Querejeta Producciones et MediaPro Group) qui souligne comment Los lunes al sol parle d’amour, de mélancolie, de solidarité. «Si l’un de nous tombe nous tombons tous. Réfléchissons et faisons en sorte que le XXI siècle ne devienne pas un siècle terrible».

La fête continue, il y a de la gaîté sur scène et dans le coulisses, Juan Cavestany est orgueilleux du résultat: «Il y a eu une réponse spontanée de la part du public; nous, ceux qui était dans le parterre et ceux qui ont reçu le prix Goya nous nous nourrissions l’un de l’autre».
Mais ceci n’a pas plu à madame la ministre Pilar del Castillo, qui au cours d’un débat à la radio avec Guillermo Toledo a accusé le cinéma espagnol d’être le bras armé de l’opposition.
Le Président de l’Association des Producteurs, Eduardo Campoy, en est même arrivé à demander les démissions de Marisa Paredes, mais entre-temps les protagonistes du cinéma et du spectacle en général continuent de manifester leur désaccord avec la politique du gouvernement. Goya, à qui sont dédiés les prix, aurait dit «le sommeil de la raison engendre des monstres».

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