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1. Liste d'attente pour nouveaux films

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Dans la plupart des pays nordiques ayant une forte tradition sociale-démocrate, les personnes font la file et non seulement dans les magasins, mais aussi pour réaliser des films. L’année dernière, cette situation regrettable a atteint son paroxysme avec la diminution des aides publiques - essentielles à la survie de l’industrie cinématographique dans les petits pays - et a amené toute la chaîne de production à un point mort. Après une décennie de nuit et brouillard, au moment où l’industrie locale commençait à reprendre confiance grâce aux nouveaux auteurs comme Lukas Moodysson et Joseph Fares et aux producteurs entreprenants comme Lars Jonsson, Peter Possne, Christer Nilsson, Peter Hilltunen et d’autres encore, qui ont redonné de l’énergie à l’industrie cinématographique locale en contribuant ainsi à une croissance phénoménale de la popularité des films suédois (26 pour cent du marché, un pourcentage record), l’euphorie de l’an 2000 est passée. L’an 2000, c’est aussi l’année de l’Accord Cinématographique tant attendu entre l’industrie suédoise et le gouvernement, Accord qui voulait un soutien plus important de la part de l’Etat et des chaînes de télévision suédoises, avec une garantie de 100 millions de Couronnes Suédoises (10,8 millions d’euros) en faveur de l’industrie cinématographique.

En ce qui concerne les subventions, à part les paiements anticipés pour la production d’un film, les producteurs bénéficiaient d’un nouveau système de soutien garanti, lié à l’affluence du public en sale, d’un montant de 50 millions de Couronnes Suédoises (5,5 millions d'euros), payé comme avances sur recettes, et d’un certain nombre d’investissements privés. Dès la première année, ce nouveau système de financement a présenté plus d’inconvénients que d’avantages. Par ironie du sort, à la suite du succès inattendu de plusieurs films comme Jalla Jalla! et Together, les réserves du fond lié au public se sont vite épuisées, paralysant ainsi tout le secteur de la production. Peter Hilltunen (Illusion Film), l’un des nombreux producteurs indépendants victimes du gel inattendu des subventions, prétend que le système de financement lié au public a changé et que les cotisations et l’argent ont diminué. «Un cercle vicieux s’est créé avec le retrait des investisseurs intéressés à financer les projets qui pouvaient obtenir les subventions, étant donné qu’ils ne recevaient aucune garantie sur les temps de remboursement, raison pour laquelle nous dépendons encore plus des recettes des guichets et nous risquons d’avantage financièrement».

Le mois de septembre dernier a vu une amélioration de la situation, lorsque le gouvernement suédois a rendu disponible une quantité inattendue d’aides, d’un montant de 80 millions de Couronnes Suédoises (8,7 millions d’euros), pour tenir en vie le secteur de la production jusqu’à la signature du prochain Accord Cinématographique en 2004. Peter Hald, Directeur général et de production du Swedish Film Institute, pense que ce soutien essentiel du gouvernement a amélioré la situation, mais que ce n’est pas suffisant. Et il ajoute, «Si l’on veut un système de soutien comme celui des subventions liées à l’Etat, avec un capital à risque garanti, il faut tout simplement augmenter le montant du Fond». Il estime que les négociations entre les associations professionnelles, les réalisateurs, les producteurs, le Swedish Film Institute et le gouvernement sont déjà en cours, et que les parties s’accorderont sur des mesures concrètes d’aide à l’industrie cinématographique nationale avant la signature de l’Accord en 2004. Peter Hilltunen, qui siège à la Table de l’Association des Producteurs Cinématographiques Suédois, affirme que l’association fera en sorte que les aides publiques passent de 50 à 75 millions de Couronnes Suédoises (5,4 millions à 8,1 millions d’euros) et soient garanties chaque année. «Nous discuterons aussi des modalités alternatives pour trouver des financements à la production, par exemple de la part d’investisseurs qui ne sont pas encore impliqués dans le marché du cinéma, et ceci pour diminuer le pourcentage des subventions de l’Etat pour le financement des films suédois».

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