Cigares, coktail et strategies
par Valeria Chiari
Les affaires sérieuses commencent aujourd’hui jeudi 7 août pour les
distributeurs, les producteurs et les vendeurs réunis à Locarno, avec la
première projection fixée ce matin à 9 heures.
Il est encore un peu tôt pour parler des choix définitifs, mais les
professionnels du secteur rassemblés hier soir au Centre Dannemann de
Brissago, ne cachent pas leurs préférences, des tendances qui restent
cependant ouvertes à toute surprise.
Tout en dégustant les appétissants canapés du cocktail et dans la fumée
des cigares offerts par le Centre, une célèbre fabrique fondée en 1864
et relancée récemment par Dannemann, les nombreux invités ont exprimé
leurs attentes et leurs certitudes de ne pas être déçus.
Ainsi, Anna Pekala, la représentante de la société de
distribution polonaise Gutek Film, spécialiste surtout
du cinéma d’auteur (avec des succès comme L’ora di religione de
Marco Bellocchio, Parle avec elle [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film] de
Pedro Almodovar et L’homme sans passé [+lire aussi :
bande-annonce
fiche film]
d’Aki Kaurismaki) se prépare à un double travail:
«Ici, à Locarno je représente aussi le Festival International de Cinéma
de Cieszyn; donc d’un côté je recherche des films d’auteurs pour
GutekFilm, en particulier espagnols et scandinaves, et de l’autre des
oeuvres relativement plus commerciales pour le Festival».
Propriétaire de deux salles à Varsovie (Muranow et Wars) qui
appartiennent au circuit European Cinema Network, Gutek Film participe
activement à promotion du 7ème art européen. «Ce n’est pas facile» admet
Anna Pekala, «en Pologne, comme partout, nous devons lutter contre
l’assaut perpétuel des productions américaines qui réduit la
cinématographie européenne à 30 petits pour cent du marché
total».
La Suisse semble pour sa part moins accablée, puisque le chiffre tournerait plutôt aux environs de 50 pour cent, selon Hélène Cardis, directrice de Monopole Pathé Films AG, la filiale zurichoise de Pathé International. «Le marché suisse a la chance de pouvoir s’appuyer sur trois langues, ce qui aide sans aucun doute la diffusion des films européens». Présente à Locarno comme distributrice de deux films (le français Le coût de la vie de Philippe Le Guay et la coproduction franco-suisse Au sud des nuages de Jean-François Amiguet), Hélène Cardis est à la recherche de quelques nouveautés intéressantes à présenter pour les prochaines saisons: «Je suis une habituée de Locarno, c’est l’endroit le meilleur pour trouver des films différents et de qualité».
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