Construire l’avenir: les radiodiffuseurs publics à l’heure du numérique
par Jean Noël Dibie
En un siècle, notre environnement a connu de profondes mutations. Télégraphe, téléphone, radiotélégraphie, radiotéléphonie, radiodiffusion, télévision hertzienne, par câble et par satellite, Internet et services en ligne se sont succédés à un rythme accéléré. Aujourd’hui, le passage des services de radiodiffusion de l’analogique au numérique s’est imposé dans la plupart des Etats développés : l’abandon de la diffusion analogique est déjà programmé. Mais l’impact social, culturel et économique de cette évolution réclame une analyse critique. Car les services en ligne et le multimédia englobent deux menaces, même s’ils ont peu de chances de remplacer les médias traditionnels comme le livre, la presse, la radio ou la télévision. Cependant, ils risquent de créer - comme le livre longtemps réservé à l’élite des lettrés - une nouvelle exclusion, avec l’apparition de deux catégories de citoyens : les «branchés» et ceux qui ne le seront pas. Et avec leur logique de globalisation, les technologies numériques peuvent imposer - comme l’imprimerie a d’abord diffusé la religion - une culture dominante : le village global de McLuhan ou sa version pessimiste du ‘Big brother’ d’Aldous Huxley.
La Société de l’Information et ses Autoroutes transmettant instantanément une information à moindre coût partout sur le globe, doivent être orientées par une vision de l’homme et de la société. Et l’utilisateur des Nouvelles Technologies de l’Information doit apprendre à se situer face à cette forme nouvelle de fragmentation du savoir et de la connaissance, pour éviter de devenir prisonnier des réseaux et manipulé par le message.
Présente dans presque tous les foyers, la télévision peut jouer un rôle décisif, en défendant l’ouverture d’un large accès à la Société de l’information et en imposant la diversité culturelle comme une alternative à la culture dominante anglo-saxonne.
Dans ce nouvel environnement technologique, la télévision numérique par voie hertzienne, appelée TNT (Télévision Numérique de Terre) a été préféré au câble dont l’extension sur tout le territoire n’est pas réalisable techniquement et économiquement, et au satellite trop vulnérable en termes de défense et de sécurité nationale.
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