Le CNC réajuste le soutien automatique
par Fabien Lemercier
Nommée le 22 juin dernier, Véronique Cayla, la nouvelle directrice générale du Centre National de la Cinématographie (CNC) a consacré son premier été à la tête de l'institution à anticiper l'impact de la baisse de la fréquentation dans les salles sur le compte de soutien automatique au cinéma et à l'audiovisuel. Des mesures techniques applicables au 1er septembre ont donc été décidées afin de préserver l'équilibre des comptes 2006. L'objectif ? Assurer le bon fonctionnement d'un système de redistribution financière qui permet au 7e art hexagonal de se développer dans un cadre solide comme le prouvent les 39% de part de marché des films français au box office 2005.
Le compte de soutien automatique du CNC à l'audiovisuel et au cinéma, budgeté pour 2005 à 490 millions d'euros, est alimenté par un système de taxation sur le prix des places de cinéma (11 % du prix du billet - 112 millions d'euros d'apport), sur les diffuseurs télévisuels (338 millions abondés par les recettes de la publicité, de la redevance TV et des abonnements) et sur les éditeurs vidéo (40 millions d'euros, 2 % des ventes). La nette baisse cette année des entrées en salles (- 9 % à - 12 % au premier semestre) a donc des conséquences incontournables sur la redistribution automatique en faveur de la filière cinématographique. Le budget 2005 prévoyait à ce titre 160,5 millions d'euros, dont 75 millions d'euros pour les producteurs de films, 20 millions aux distributeurs, 54 millions pour les exploitants et 8 millions aux éditeurs vidéo. Au total, le volet cinéma du compte de soutien du CNC du CNC s'élève à 254 millions, incluant 94 millions d'euros d'aides sélectives.
Le CNC a choisi d'ajuster les comptes 2005 et 2006 en jouant principalement sur le taux de retour dégressif permettant le calcul des aides automatiques. Ce taux (TSA) fixé par exemple pour les producteurs à 125 % jusqu'à 500 000 entrées en salles, 110 % jusqu'à 5 millions d'entrées et 50 % au-delà, passe ainsi à 105 %, 90 % et 40 %. Distributeurs salles et éditeurs vidéo voient leur soutien diminuer de la même manière, et plusieurs autres mesures techniques complétent le nouveau dispositif qui va garantir un bon fonctionnement 2006 sans bouleverser la structure du soutien français au 7e art.
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