Coup d’envoi entre smoking et détecteurs de métaux
par Camillo De Marco
L’accès à l’espace compris entre le Palais du Cinéma, le Palagalileo et le Casino, les salles où seront projeté les films de la Mostra, est strictement interdit. Le Festival International du Cinéma de Venise donne en effet son coup d’envoi ce soir. Le Lido s’est doté de nombreux détecteurs de métaux, d’interdictions de stationner pour les voitures, de plongeurs professionnels dans les canaux, de chiens policiers dans les différentes salles, de centaines d’agents des forces de l’ordre en uniforme et en civil aux points les plus sensibles du Lido afin d’assurer la sécurité des stars, des VIP et du public 24 heures sur 24, mesures de sécurité obligent afin de faire face à la menace terroriste avec laquelle nous tentons tous de cohabiter.
Outre le port du smoking, un document d’identité sera obligatoire pour pouvoir assister à la projection du film chinois Seven Swords qui ouvrira la 62e édition du Festival et sera célébré plus tard pendant le dîner de gala sur la plage de l’Excelsior, plongée dans une atmosphère orientale.
On entrera dans le vif du sujet à partir de demain et s’il convient encore aujourd’hui de diviser le cinéma en zone géographique, à une époque où la mixité et les échanges culturels sont rois, on peut affirmer que cette année la Mostra est partagée de façon équitable entre l’Europe, l’Orient et les Etats-Unis.
Le directeur Marco Mueller revendique une sélection "contradictoire car pluraliste, à l’enseigne d’une schizophrénie domestiquée mais non pacifiée". Nous souhaitons créer une dynamique entre l’intérêt artistique des films sélectionnés et leur valeur commerciale.
Le cinéma européen est représenté par le grand maître du cinéma portugais Manoel de Oliveira (un autre portugais est également présent, Joao Botelho), le maître polonais Krzysztof Zanussi, le russe Aleskey German jr. Les trois français Laurent Cantet, Patrice Chérau et Philippe Garrel sont attendus avec impatience. Trois productions britanniques seront également projetées : Terry Gilliam, John Madden et le brésilien Fernando Meirelles.
A la veille de l’ouverture du Festival, la presse italienne se demande s’il ne s’agit pas de la renaissance du cinéma italien. Trois portraits de femmes intenses signés par Cristina Comencini, Pupi Avati et Roberto Faenza concourent, alors que dans la section la plus anti-conformiste intitulée "Orizzonti", l’Italie est représentée par Texas, un film inspiré des histoires de Tchekhov, réalisé par Fausto Paravidino (longuement loué par le directeur du festival Marco Mueller), et du deuxième opéra du musicien Franco Battiato, Musikanten, sur les dernières années de la vie de Beethoven.
En provenance de l’Orient, cette fois, on pourra assister au troisième opus de la "trilogie sur la vengeance" du coréen Park Chan-wook, et le chinois Stanley Kwan représentera également l’Asie. A la surprise générale, le nouveau film de Takeshi Kitano, pourrait bien se voir décerner le vingtième titre de la Compétition,.
Enfin, les américains, qui parient sur Venise avec trois avant-premières de grande classe: George Clooney, avec son deuxième long métrage Good Night and Good Luck, Tim Burton et Steven Soderbergh. En compétition, outre Clooney, John Turturro (autre acteur derrière les caméras) et le taiwanais/américain Ang Lee concourent également.
(Traduit de l'italien)
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