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VENISE 2005 Compétition

De Oliveira et le miroir magique

par 

Ce qui nous surprend le plus à chaque fois avec le grand cinéaste portugais c'est sa capacité (à l'âge de 97 ans!) à nous capturer, à nous enrichir avec son langage, à nous fasciner avec ses histoires mystérieuses, à nous amuser avec son ironie raffinée. Sans faire exception à la règle Espelho magico ("Miroir magique"), en compétition à Venise, renouvelle également l'oeuvre d'un réalisateur depuis toujours innovateur.

Adapté du roman "A Alma dos Ricos" ("L'âme des riches") de Augustina Bessa-Luis, la dernière oeuvre de Manoel de Oliveira raconte une histoire d'obsession religieuse: Alfreda, interprétée par l'actrice fétiche du maître portugais, Leonor Silveira, est une femme riche et déprimée dont le seul et unique désir est celui d'inviter la Vierge Marie, à prendre le thé en sa compagnie. Pour reprendre les mots de de Oliveira, Alfreda, obsédée par cette idée, "vit une série d'événements apparemment incohérents, en réalité, fruit de l'état psychique qui afflige l'âme des riches".

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Nous défions ceux qui pensent que les films de de Oliveira sont ennuyeux, en les invitant à se plonger dans ce chef d'oeuvre au sarcasme recherché, dont la photographie est extraordinaire (le directeur de la photographie Renato Berta a travaillé avec Resnais, Godard, Rohmer, Malle, Chabrol...). Les amateurs de son cinéma seront encore frappés par la beauté des cadrages à l'intérieur desquels les acteurs se déplacent avec une parfaite aisance. Le mérite revient au jeune personnage masculin interprété par Ricardo Trepa, présent dans au moins dix autres films du maître, et à l'espagnole Marisa Paredes, "volée" à Pedro Almodòvar.

Les criminels romantiques, les infirmières cyniques, les prêtres intellectuels, les femmes du monde qui se demandent encore pourquoi la Vierge est apparue à trois bergers ignorants à Fatima et ne préfère pas s'entretenir avec elles dans des conversations raffinées. Ils font tous partie d'une réalité dont l'essence même nous échappe encore et dont le cinéma est naturellement le "miroir magique".

Le 26ème film de de Oliveira, entièrement tourné en mode numérique, est produit par Filbox Produções avec le soutien financier de l'ICAM et de RTP. A la veille de ses cent ans, de Oliveria a encore de nombreux projets. Le prochain s'intitule même Belle de jour, et est inspiré du chef d'oeuvre de Luis Buñuel réalisé en 1967. Catherine Deneuve a refusé le rôle et ce sera Bulle Ogier, la Florence de Le charme discret de la bourgeoisie qui la remplacera.

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(Traduit de l'italien)

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