email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

VENISE 2005 Journées des auteurs

Flics au bord de la crise de nerfs

par 

Si ce quatrième long métrage de Xavier Beauvois peut se définir comme un polar très bien exécuté qui met en scène un nouveau venu dans la section criminelle de la PJ de Paris, il dépasse en subtilité le simple film de genre. Ce décalage est d'ailleurs évident, puisque le "polar" en question n'a ni le crime ni les voyous pour sujet, mais la vie quotidienne de policiers présentés non pas comme des super-flics mais comme des hommes ordinaires qui ont des familles, des problèmes d'alcoolisme... En même temps, le réalisateur joue de la fascination paradoxale que la proximité de méfaits potentiellement spectaculaires exerce sur ces hommes. Tout se passe comme s'ils souhaitaient tous avoir affaire à de "beaux" crimes, comme on en voit dans les films dont les posters tapissent les murs de la PJ (Seven, Le bon, la brute et le truand...)

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)
Hot docs EFP inside

Ainsi, le vrai sujet du film est moins l'enquête minable sur la mort d'un sans-abri qui est au centre du récit que l'écart qui sépare, d'une part, le devoir de ces policiers de suivre (et représenter) le droit chemin et d'autre part, leurs faiblesses humaines. La capitaine (interprétée par Nathalie Baye), grande professionnelle et alcoolique repentie, est le personnage dans la construction duquel ce motif est le plus explicite. Le petit lieutenant (son protégé) lui-même, un provincial timide et sérieux, est vaguement exalté par sa mission de faire régner l'ordre et par le fait de porter des armes. La caméra, en s'attardant silencieusement (le réalisateur a en effet choisi de laisser parler le talent des acteurs, et non pas la musique) sur les visages met en évidence la difficulté qu'ont les policiers à réprimer les émotions et pulsions qui affleurent à la surface.
La beauté et la vérité de ce film résident dans sa sobriété même. Si le réalisateur guide le spectateur avec pertinence, il ne filtre pas la réalité mais la livre telle quelle, dans toute sa complexité.

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy