email print share on Facebook share on Twitter share on LinkedIn share on reddit pin on Pinterest

VENISE 2005 Venice Days

En attendant Godot?

par 

Attente, de Rashid Masharawi, film franco-palestinien produit par Silkroad et vendu par Les Films du Losange, a plu a de nombreux distributeurs lors de la présentation à Venise dans le cadre des Journées des Auteurs/Venice-Days.
En nous présentant l'histoire d'un metteur en scène palestinien las de son pays qui accepte néanmoins d'auditionner des acteurs pour le Théâtre National de la Palestine et part pour la Jordanie, la Syrie et le Liban en compagnie d'une présentatrice de télévision et de son caméraman, Rashid Masharawi nous permet d'en apprendre davantage sur la vie quotidienne des palestiniens avec une tendresse et une ironie tout à fait rafraîchissantes. Waiting est un road movie absurde, comme l'indiquent dès le début les dialogues spirituels: en effet, "un État sans Théâtre National" n'a pas de sens, du moins pas plus qu'"un Théâtre National sans État".

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

De plus, dans chaque camp de réfugiés, l'équipe de casting se rend compte que les gens qui attendent pour les auditions sont moins là pour être engagés comme acteurs que pour essayer de communiquer avec des membres de leur famille dont ils attendent des nouvelles depuis des années. De fait, le metteur en scène décide de leur faire jouer précisément cela et d'"attendre" devant la caméra, ce que les candidats sont incapables de faire, car ils ont besoin d'être "dirigés", comme souligne l'un d'eux. L'ineptie qui consiste à attendre quelque chose de non identifié est d'ailleurs mise en évidence par les demi phrases que la présentatrice répète pour les tests-son: "Arafat annonce que des améliorations se préparent..., le gouvernement israélien est optimiste quant à la possibilité d'un compromis..."

Dans Attente, à travers ce "Théâtre National", c'est la Palestine elle-même qui est présentée comme une séduisante utopie. En dehors de la Palestine, le souvenir n'en est plus qu'une projection, une représentation idéalisée. Qui plus est, les réfugiés en Jordanie et ceux du Liban n'ont plus la même vie et pas vraiment la même histoire, puisque les premiers se sont installés en Jordanie en 1967 et se sont bien intégrés, alors que les palestiniens vivant au Liban attendent depuis 1948 et, comme ils le clament à la fin sont "toujours là". Dans ces mots comme dans tout le film, Masharawi souligne les illusions profondes du peuple palestinien tout en conservant une note d'espoir. Comme une petite fille libanaise le dit à la fin, "I have a dream..."

(L'article continue plus bas - Inf. publicitaire)

Vous avez aimé cet article ? Abonnez-vous à notre newsletter et recevez plus d'articles comme celui-ci, directement dans votre boîte mail.

Privacy Policy