16/09/2005

Dans le même festival que la rétrospective "Révoltées et insoumises", consacrée à l'évolution sociale des femmes, on trouve aussi Alex, une œuvre sur une femme à la dérive programmée dans la section "Zabaltegui – Nouveaux Réalisateurs" du Festival du Film de San Sebastian. Dans son premier long-métrage, José Alcala choisit comme titre un diminutif masculin pour raconter une histoire féminine. Et ce jeu ambigu entre le nom et le sexe du personnage est en fait le moteur de la création d'un personnage complexe, au tour duquel se construit un scénario qui dévoile des éléments de l'histoire sans jamais les expliciter, en laissant le spectateur parfois libre, parfois perdu dans ses sensations.

A 34 ans, Alex, vendeuse de légumes sur les marchés, décide de restaurer une ruine à l'écart d'un petit village. Elle est aidée par Karim, devenu sont amant et compagnon d'arnaques. Karim est juste un des nombreux hommes de sa vie; mais le seul qui semble vraiment l'intéresser, c'est son fils, Xavier. A 14 ans, il habite chez son père et cela ne fait que deux ans que sa mère a essayé de rétablir le contact avec lui. Aujourd'hui Alex veut faire de sa ruine une vraie maison pour y vivre avec Xavier. Dans le chaos, le désir de tranquillité.

Alcala prend cette maison comme l'écho symbolique d'un personnage en ruines, dont le rétablissement émotionnel est aussi difficile que la reconstruction du vieil espace. Cohérente avec l'ambiguïté du titre du film, Marie Reynal construit une Alex aux contours masculins, aux cheveux courts et presque sans maquillage. Ni les stéréotypes du sexe, ni la violence physique n'échappent à son interprétation, même s'ils finissent par entrer en collision directe avec toute la vulnérabilité du personnage qui arrivera enfin à nous lancer un regard confiant.

Produit par Paulo Branco pour Gémini Films, responsable aussi pour les ventes à international, le film sortira en France le 26 octobre.

(Traduit de l'anglais)