22/09/2005

Dans un rapport du Oxford Economic Forecast intitulé "La contribution économique de l'industrie cinématographique britannique" et commandité par le UK Film Council et les studios Pinewood Shepperton, les analystes mettent en garde le gouvernement contre des changements dans les mesures d'incitations fiscales actuelles qui pourraient faire baisser les recettes du Trésor public d'environ 487 millions d'euros, soit un montant largement supérieur au soutien public reçu par l'industrie cinématographique locale en 2004/2005 à travers les liquidités de la Loterie nationale (80 millions) et les abattements fiscaux (104 millions).

Le rapport a été présenté le 20 septembre lors d'une rencontre professionnelle dans le bâtiment londonien des BAFTA par Michael Grade, Président des studios Pinewood Shepperton, lequel a insisté sur l'importance de l'industrie cinématographique dans l'économie britannique. Les plus grands studios britanniques ont un besoin compréhensible de démontrer cette importance au Trésor public, chiffres détaillés à l'appui, car leurs propres gains sont passés de 30,2 millions d'euros à 19,7 lors des six premiers mois de 2005 notamment en raison des incertitudes planant sur la politique fiscale à l'égard de l'audiovisuel, à en croire les studios. Le rapport est d'ailleurs publié au moment où le Trésor britannique est en train de terminer ses consultations sur les propositions de nouvelles mesures fiscales.

Les éléments clés du rapport sont:
-L'industrie britannique audiovisuelle est aussi importante que celle de l'édition avec 31.000 personnes employées à plein temps. Les professionnels du cinéma sont hautement qualifiés (46% ont des diplômes universitaires) et leurs compétences sont prises en compte dans leurs salaires. Par exemple, les revenus moyens des employés du secteur de la production étaient de 55.210 euros par an en 2003, soit près de 50% de plus que le revenu britannique moyen.
-Sur un chiffre d'affaires de 3,4 milliards d'euros, l'industrie britannique audiovisuelle contribue directement pour 1,4 milliard au PNB, soit plus que l'industrie de fabrique de machines-outils.
-Mais l'incertitude planant sur le futur régime fiscal a d'ores et déjà causé une forte chute des investissements dans l'audiovisuel, de 813 millions d'euros en 2004 à environ 480 millions en 2005.
-Si les mesures d'incitations fiscales en venaient à être radicalement réduites et que la Grande-Bretagne n'était plus aussi attractive pour les investissements, un quart de la main d'œuvre britannique quitterait le pays, la production locale serait durement touchée et les recettes d'entrées chuteraient d'environ 56 millions d'euros par an. Le déclin de l'industrie britannique de l'audiovisuel pourrait causer une baisse du PNB de plus de 2,1 milliards d'euros par an…

(Traduit de l'anglais)