27/09/2005

Le Festival International de Namur présentait dans la section "Panorama" le premier film du français Guillaume Malandrin, Ça m’est égal si demain n’arrive pas. Après plusieurs courts métrages dont le remarqué Raconte, l’un des producteurs de La Parti (lire l’interview), alors qu'il prépare un long métrage avec en tête d’affiche la comédienne belge Cécile de France et l’allemand Ulrich Tukur s’est lancé dans l’aventure d’un film léger, tourné en DV, sans budget, en quelques semaines et avec une équipe de huit personnes.

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Ecrit par Stéphane Malandrin, le réalisateur et l’acteur, Ça m’est égal a des airs de pari lancé et attrapé au vol, avec ses dialogues qui semblent improvisés et ses plans tournés à l'épaule. Si la seconde partie du film semble un peu s’essouffler, la première partie construit avec brio l'épaisseur un peu trouble de cet homme que le film suit pas à pas. Jacky Lambert a parfois une vraie gueule de gangster, avec son vieux sac en cuir plein de billets de banque et son passé mystérieux de prisonnier. A d’autres moments, sa silhouette légèrement dégingandée et sa voix posée donne à son personnage l'allure solitaire d'un modeste rêveur, qui veut juste "emprunter" son fils à sa famille d'accueil pour l'emmener quelques jours en vacances. Il y arrive, et à force de bonnes coïncidences, retrouve entre temps Anne, la mère de l'enfant (Olga Grimberg), qu'il entraîne avec eux, dans son idéal d'une famille recomposée.

Grâce à des ellipses narratives qui taisent ce qui parasiterait le récit, Ça m'est égal se construit autour d'une trajectoire, d'un désir à la fois modeste et farouche, qui en révèle une soif de liberté, la volonté d'un affranchissement. Silencieux, minimaliste et droit, ce premier long métrage est donc un pari plutôt réussi.