14/10/2005

Devant la Gare du Nord de Bruxelles, entre quelques tours de verres, l'acteur français Vincent Elbaz répétait plusieurs fois sa scène de claquette. Après plusieurs semaines de tournages en Belgique puis au Luxembourg, l'équipe du film d'Alain Berliner est revenue ici terminer le tournage de Broadway dans la tête après 11 semaines de travail.

Les traits tirés, Vincent Elbaz était très fatigué par ses performances et le défi physique que représente son rôle. Depuis le printemps dernier, il a travaillé plusieurs heures par jour avec la chorégraphe danoise Mette Berggreen (qui a notamment travaillé avec Lars Von Trier sur Dancer in The Dark). Dans cette scène tournée en extérieure, son personnage devenu sans abris, fait un numéro de claquettes au milieu des passants pour se faire quelques sous. Deux caméras Panavision le suivent, l'une sur trépied, l'autre mobile, dirigée par le chef opérateur Tony Pierce Roberts, compagnon fidèle de James Ivory. Tourné en scope, Broadway dans la tête est une "comédie musicale psychologique construite en flash-back" qui raconte la transmission entre plusieurs générations d'une passion (les claquettes) et d'une incapacité (élever ses enfants). Alain Berliner radicalise une démarche jusqu'ici très présente dans sa filmographie : le mélange des genres, la féerie du spectacle et la cruauté du réel, ici le musical et le réalisme. Interprété aussi par Cécile de France, Jean-Pierre Cassel, et Jeanne Balibar, ce nouveau projet du réalisateur belge se déplace dans le temps, à travers quatre générations. A chaque fois, la musique s'adapte à l'univers et à l'époque des personnages. Le réalisateur a travaillé avec le français Marc Collin du groupe"Nouvelle Vague" sur l'arrangement acoustique de quelques "tubes" et autres standarts à les rendre un peu étrangers et atemporels.

D'un budget de 5 536 500 euros, Broadway est une coproduction européenne emmenée par la Belgique (Artémis Productions, Média Services, WBE) avec le Luxembourg (Samsa Film), la France (Liaison cinématographique, Nord-Ouest Production, Pan-Européenne) et les anglais d'Ipso Facto. Le film a reçu le soutien de Promimages, d'Eurimages et du Programme Média. TF1 International en a acquis les droits à l'international.