Beaune entre satisfaction et vigilance
par Fabien Lemercier
Démarrées sous le signe de l’optimisme sur la lancée de l’adoption à l’Unesco de la Convention sur la diversité culturelle, la 15e édition des Rencontres cinématographiques de Beaune organisées par l’ARP (société civile des Auteurs – Réalisateurs – Producteurs) s’est achevée hier dans un climat plus incertain quant à l’actualité européenne de la création. En effet, au-delà de la grande satisfaction du triomphe à l’Unesco qui a vu les 25 pays du Vieux Continent parler d’une seule voix, une alliance solide saluée notamment par Viviane Reding (commissaire européenne chargée des médias et de la société de l’information) et par Renaud Donnedieu De Vabres (ministre français de la Culture), la question de l’application efficace de la diversité culturelle au sein même de l’UE a alimenté les débats des professionnels présents.
Les cinéastes de l’ARP demandent donc aux Etats européens de ratifier le plus rapidement possible la Convention sur la protection et la promotion de la diversité culturelle, mais réclament aussi un renforcement de ses outils (Programme Média 2007, directive Télévisions sans Frontières). Appuyant Viviane Reding dans sa volonté d’étendre à la vidéo à la demande (VOD) les objectifs de promotion et de diversité des oeuvres européennes dans le cadre de la révision de la directive TVSF, l’ARP souhaite notamment que les fournisseurs et éditeurs de service en ligne soient soumis à une contribution à la production des contenus européens et que les catalogues de films en ligne comportent un minimum d’oeuvres du Vieux Continent. Par ailleurs, les cinéastes présents ont fait part de leur inquiétude quant au financement d’un budget plus ambitieux pour le Programme Media (1 milliard d’euros pour 2007-20013) et ont également appelé le Parlement Européen et le Conseil à exclure les services audiovisuels d’une directive générale sur les services.
L’Europe a aussi animé en coulisses des débats plus franco-français puisqu’il semblerait qu’une adaptation du système de crédit d’impôt en faveur de la production cinématographique et audiovisuelle soit dans les tuyaux afin de s’harmoniser avec la législation de l’UE. Ayant grandement favorisé la relocalisation des tournages dans l’Hexagone, le crédit d’impôt français verrait l’introduction de quelques paramètres sélectifs en cours de définition, voire d’un assouplissement de ses critères afin de s’ouvrir à la production des autres pays européens. Des modifications à l’étude dont les industries techniques et les producteurs français suivent les développements avec le plus grand intérêt.
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