09/12/2005

La prochaine réunion du Conseil de l'Europe —prévue pour le 15 décembre à Bruxelles— est imminente et la situation de l'industrie de la culture ne pourrait pas être plus critique. La proposition de budget avancée à Londres prévoit en effet de ne dépenser en tout que 520 millions d'euros pour le secteur culturel, la formation, la santé et l'audiovisuel.

C'est ce dernier secteur qui souffrirait le plus de cette proposition britannique: cela fait à peine plus d'un mois que la Commission et le Parlement ont demandé un milliard d'euros pour le nouveau programme MEDIA 2007 et déjà l'Angleterre fait une suggestion qui anéantirait de facto tout espoir de créer un vrai programme de soutien au secteur audiovisuel dans les 25 pays de l'Union.

Si, comme certains l'envisagent, c'est le programme MEDIA qui fait à lui seul les frais de ces réductions de budget —pour ne pas entamer les budgets de la culture et de la formation—, il ne disposera plus que de 300 millions d'euros pour toute l'Union.

Dans la mesure où le budget actuel du vieux programme Media Plus se monte à environ 400 millions, on peut imaginer quel coup d'arrêt la proposition anglaise représenterait pour le développement du secteur de l'audiovisuel, qui y perdrait 100 millions et obligerait à n'accorder à la Commission que 70% de ses prétensions.

En attendant l'ouverture officielle des travaux du Conseil, plusieurs associations représentant le secteur de l'audiovisuel se sont entendues pour faire ensemble pression sur les pouvoirs publics des pays membres afin d'empêcher que telle réduction de budget soit approuvée. Ils souhaitent unanimement faire respecter les prétensions budgétaires formulées précédemment, sommes qui constituent le "minimum nécessaire" pour faire face à la "sous-capitalisation chronique" du secteur, comme l'a expliqué Ruth Hieronymi, rapporteur pour MEDIA 2007 au Parlement Européen.